Le blogueur du dimanche (a trop chaud.)

Les températures ont beaucoup trop monté et cette semaine était une semaine d’agonie où j’ai perdu toute dignité en incarnant avec le manque de grâce le plus complet le cétacé échoué sur la plage. D’un autre côté, je me réjouis dans un grand élan d’optimisme déraisonné du gain pour la beauté générale de la population qui s’est enfin mise à l’abri du soleil. Oui, on se console comme on peut. 

La météo l’exigeant, j’ai donc rejoint le camp des colognes. Parce que c’est joli et supportable même quand le mercure dépasse 30° et surtout parce que la sensation fraiche d l’alcool qu’on peut verser généreusement sur la peau toutes les heures est une merveille de rafraichissement. (C’est pas une goutte de Youth Dew derrière chaque oreille qui va aider à se sentir mieux…) 

J’ai commencé avec l’Eau de Corse d’Oriza L. Legrand qui est très classique avec un petit quelque chose de différent parce que rien ne ressemble plus à une cologne qu’une autre cologne sauf si vous savez y mettre le truc qui va faire que c’est celle-là et pas une autre. En l’occurrence, pour moi, l’attachement vient de l’orange amère qui apporte beaucoup de fraîcheur sans donner d’acidité, tout en étant plus subtile qu’une note de pamplemousse. Je suis très amateur d’amertume mais je n’aime pas le pamplemousse que je trouve rarement très réussi : parfois trop soufré, parfois exécuter de façon un peu trop littérale… L’Eau de Corse est une jolie cologne, à la concentration eau de parfum et longue tenue, c’est vraiment pour le plaisir qu’on en remet, qui reste un peu abstraite, on ne se dit pas de suite « Ah oui, ça sent ça ! »  Mais ça reste un produit pour les perfumistas amateurs du genre qui se plaisent à accumuler les colognes dans leurs placards.

Le retour d’amour, je l’ai surtout eu avec mon autre parfum de la semaine : la Cologne Impatiente de La Manufacture. Sous couvert de cologne traditionnelle bien faite et chic parce que ça fait vieille France, noblesse et maison de famille, il y a un basculement créatif qui la rend vraiment intéressant par sa note florale de souci. (J’aime les soucis, la blague est faite, poursuivons si vous le voulez bien ?) À la fraîcheur de la cologne habituelle, voilà qui apporte une petite note aigüe, moins banale que le citron, moins associée à des produits fonctionnels, tout en arrondissant, en adoucissant un peu le thème cologne, ce qui lui apporte un petit supplément d’âme et de poésie. J’avoue que le snob en moi n’est peut-être pas insensible non plus à cette forme d’élégance sous-jouée, qui se met habillement en retrait pour faire remarquer son originalité.

Et vous ? Vous êtes tous morts ou vous survivez tant bien que mal ?
(Oui, je ne crains pas d’en faire trop.)


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