vétyver

« Les caractères sont virils, l’intrigue est simple et forte. »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

Le vétiver, c’est par excellence la matière masculine de la parfumerie traditionnelle du XXème siècle et il le reste encore aujourd’hui pour une grande part lorsqu’il est très évident. Givenchy fait partie des pionniers du genre en lançant, 2 ans après Carven, 2 ans avant Guerlain, un vétiver qui semble moderne tant il joue la note unique comme aime tant le faire la parfumerie de niche actuelle. Un peu de bergamote pour lancer le parfum, un peu de bois de santal pour étoffer son fond, mais la racine règne en maître incontesté sur la fragrance.

D’abord un peu pamplemousse, un peu verte, une peu terreuse et épicée ensuite, la fragrance s’arrondit et se fait boisée et crémeuse en fond. C’est solide comme une armoire normande, très confortable, élégant et facile à porter. Sous une certaine raideur de gentleman hautain, de la douceur. Un vétiver parfait, classique, qui répond à tous les critères modernes et n’a rien de démodé.

Un vétiver de plus, ce n’est pas exactement original, mais pouvons-nous en vouloir aux vétivers d’origine d’avoir été beaucoup copiés ? Le Givenchy passe souvent sous le radar, c’est un tort, je conseille à tous les amateurs du genre, à tous les partisans d’un certain chic masculin classique (y compris vous, les filles, surtout vous!), d’aller le sentir et de lui donner sa chance, vous avez tout à y gagner…

Vétyver, Givenchy, 1959.