son guerlain

"Elle avait fini, elle personne si morale et si pleine de préjugés, par croire que c’était une coutume que son universalité rendait respectable."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le temps retrouvé, 1927.

Aujourd’hui était le jour de sortie officielle de Mon Guerlain avais-je cru comprendre avant de voir qu’il était déjà partout. Faut-il croire que je suis destiné à ne jamais rien comprendre au marketing Guerlain? Finalement, peu importe, tant que ça vend...
La maison des Champs Elysées continue dans la veine qui fait son succès actuel : la gourmandise. Bien sûr on nous parle de lavande, certes, il y en a, plutôt jolie, mais on sent surtout la vanille et la tonka. Mon Guerlain succède à la Petite Robe Noire : si celle-ci était un paquet de bonbons tout droit sorti des usines Haribo à dévorer après l’école, la nouveauté, plus mure, plus adulte, évoque plutôt le bon gros gâteau industriel à déguster à l’heure du thé. Bref, Guerlain se contente d’accompagner les clientes qui ont grandi (on ne peut plus dire vieilli, c’est devenu un mot obscène) en leur servant une soupe qui devient habituelle.
Oui, il y a progrès. Oui, on tire la clientèle vers le haut d’une certaine façon. Et peut-être qu’un jour on pourra vendre du Shalimar aux fans d’Angelina en petite robe noire, un jour lointain. L’effort est peut-être louable, mais on sait que les créatifs maison peuvent faire beaucoup mieux et on ne va pas se contenter de ça. 

Son Guerlain n'est pas le mien. (#notinmyname?) 

Mon Guerlain, Thierry Wasser et Delphine Jelk pour Guerlain, 2017.



NB: on me dit que je ne suis pas la cible marketing. Oui, justement, j’aimerais bien, moi, être la cible marketing  et qu’on fasse des choses qui me plaisent. Parce que, zut, quoi !, j’ai moins de 50 ans (Plus pour très longtemps ? Certes) et je fais le ménage. (Enfin, je supervise le personnel. Vous croyez que c’est facile ?) Et, en prime, je laisse des fortunes en parfumerie.

Commentaires

  1. J'ai doucement souri quand j'ai toutes ces photos du flacon apparaître petit à petit sur Instagram il y a quelques jours... Vous ouvrez le bal avec honnêteté, merci Dau ;).

    J'ai testé chez Sephora, j'ai trouvé ça pas trop mal fait en terme de facture, mais pour être honnête, je n'aime tout simplement pas. Beaucoup plus de lavande, un accord "beurre frais", moins de caramel et une tonne d'ambre gris à la place, et j'aurais peut-être acheté. Et pourtant je suis la cible marketing techniquement.

    Je me console en me disant que ça fera plus d'argent pour assurer la survie des classiques. Mais à quand un nouveau chypre Guerlain en parfumerie ? (probablement jamais).

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  2. Effectivement, ce n'est pas mal fait. ça manque juste d'inspiration, on s'ennuie. Je pourrais aimé et respecter parce que je me dis que quand même il y a quelque chose, mais avec celui-là, je me contente juste de ne pas aimer. Sans aller jusqu'à détesté, il est peut-être trop consensuel pour ça. (Ou juste pas encore senti partout?)

    Honnêtement, je doute qu'on fasse vivre des classiques ava-ec l'argent des nouveauté. L'actionnaire préfère ce qui rapporte, je crois qu'il s'en fiche du classique. à quand un nouveau chypre? Heu...un vrai ou juste un truc genre rose patchouli? Un vrai, oui, probablement jamais. Pourtant quand il avaient sorti un chypre à la prune en exclusif (Ne m'oubliez pas?) c'était foutrement bien fichu. Mais...

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    1. Je n'avais pas encore pensé au fait qu'il allait être offert partout à Noël, moment idéal où on aura sûrement droit à un flanker (Mon Guerlain en robe blanche Millésime Flocon), et qu'il se sentira partout à partir de ce moment-là...
      C'est moins rebutant que La Vie est Belle, peut-être survivrons-nous !

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    2. Ah oui, on va y avoir droit partout, tout le temps et sous toutes les formes, je ne me fait pas d'illusions. J'espère qu'on misera sur des version "eau légère" pluq que sur l'"intense intensité" mais c'est pas gagné...

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