“Les chambres sont assez sympathiques, tous les meubles anciens et confortable, ça a quelque chose de rassurant.”
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1920.
Acqua di Parma n’est pas une maison innovante, créative ou à la page, bien que la ligne Blu Mediterraneo rajeunisse un peu la marque et lui évite de tomber dans le poussiéreux. Acqua di Parma, c’est le luxe, la tradition, le bon faiseur chez qui on va sans crainte, certain d’y trouver le bel objet, utile et élégant à la fois, dont on aura plaisir à se servir longtemps.
profumo, Aqua di Parma |
Profumo est un chypre, un vrai, à l’ancienne, avec tout ce que ça comporte : le moelleux de la pêche (autant le dire de suite, on pense beaucoup à Mitsouko de Guerlain.), un velouté poudré, les nuances sombres un peu raides de la mousse, et du sous-bois, tout est là, très joliment mis en place. Profumo est très sage, bourgeois. S’il ressemble à Mitsouko, il n’a pas son caractère de garçonne ; il est parfaitement mixte, ses fleurs restant à leur discrète place, mais n’a rien de frondeur ou d’émancipé. D’ailleurs, s’il s’appuie sur des notes sombres, il n’a pas les profondeurs mystérieuses et inquiétantes du Guerlain, Profumo n’est que lumière douce et chaleureuse.
Le porter, c’est avant tout s’offrir un luxe cossu, sans rien de tape-à-l’œil, surtout pas de paillette ou de flamboyance. Tailleur solide et confortable qui tombe bien, limousine qui ronronne, voilà son univers, feutré, discret et douillet de parfum qui sent cher. Oh, on vous remarquera, n’ayez crainte, on admirera votre élégance, on sera séduit par votre charme, mais Profumo est surtout le genre de parfum qu’on porte pour soi, parce qu’on a rien à prouver. Sa bonne bourgeoisie bien née est aux antipodes de la nouvelle richesse au tapage vulgaire. Tout ici n’est que luxe, calme et volupté.
Profumo, 1930, revu en 2008 par Nathalie Lorson pour Acqua di Parma.
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