parenthèse

"Entrant dès le matin au salon pour embrasser maman déjà toute prête, la tour de ses cheveux noirs entièrement construite, et ses belles mains blanches et potelées sentant encore le savon…"

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.

Si votre enfant traîne des heures devant le rayon gel douche de la première supérette venue pour choisir avec quoi il veut se laver, c’est probablement un perfumista en puissance. Cette habitude, nous la gardons tous, sentant, reniflant et sniffant les flacons avant d’arrêter notre choix sur les heureux élus. Élus qui sont souvent des Petits Marseillais, tant la marque parviens à faire plaisir à peu de frais. Je crois que nous sommes beaucoup à avoir un réel attachement pour elle, allant parfois jusqu’à ne pas essayer de sentir ailleurs ce qui s’y fait. Il est vrai que quelques bons vieux classiques à trois francs six sous suffisent à nous combler et que nous n’avons pas nécessairement envie de prendre des risques… (Y compris en allant voir du côté du luxe ce qui s’y passe et qui se révèle parfois si décevant !)

le petit marseillais
Je suis plutôt du genre savon  (avec une passion pour Roger &  Gallet) mais le gel douche, c’est plus pratique pour glisser dans un sac, de sport ou de voyage, et c’est un de mes petits plaisirs de l’été ou des vacances. Mes trois préférés :

Lait : normal pour un fan d’aldéhydés : c’est savonneux-crémeux-poudré, délicieusement enveloppant entre soin pour bébé et parfum de mamy comme je les aime. Quand je vois son succès, j’ai toujours un peu de mal à comprendre qu’on puisse dire de certains parfums qu’ils sentent la vieille. À croire que ce qui est délicieux dans un gel douche ne l’est plus en flacon de luxe. Pourtant, soyons honnête, le Petit Marseillais ne fait rien d’autre que décliner des grands classiques avec ce gel douche et c’est très réussi ! La mère du narrateur de la Recherche aurait pu l’employer ! (Quoiqu’on puisse quand même le trouver un peu cocotte, mais enfin, bourgeoises et cocottes se ressemblaient peut-être plus que les premières ne voulaient bien l’admettre.)

Verveine-Citron : c’est frais et pétillant, ça fait du bien dès que la température grimpe un tout petit peu au-dessus de notre zone de confort. Des impressions de feuilles froissées et le pétillant du citron, c’est pur délice et bonheur de fraîcheur, absolument parfait pour oublier le temps lourd et orageux dans les villes.

Fleur d’Oranger : l’outsider qui ne devait pas nécessairement se trouver dans ma sélection, une fleur d’oranger musquée de blanc et tirée vers ses aspects guimauve. Réconfortant comme un bonbon, mais pas écœurant du tout, on se love dedans comme dans une couverture-doudou pour oublier la vilaineté du monde et se réfugier dans une part d’enfance miraculeusement sauvegardée. Effectivement, en parfum, je ne voudrais pas de ce genre, je finirais la journée dégoûté, mais le temps d’une douche, c’est merveilleux de régresser un peu. Et franchement, si la salle de bain n’est pas une parenthèse de douceur dans la bataille de la vie, quelle autre pièce ?

Êtes-vous également Petit Marseillais ? Lesquels ?

Commentaires

  1. Derrière Le Petit Marseillais se cache une petite entreprise bourguignonne, je passe souvent devant leurs locaux...c'est amusant! J'aime l'odeur de celui au lait mais je ne connais pas les deux autres

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    1. Comment? Le petit marseillais n'est pas produit à Marseille? (Je rigole, bien sur!)
      Les deux autres à découvrir... Mais toute la ligne en fait!

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  2. Miel Lavande, découvert grâce à auparfum.

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    1. Ah, jusqu'à peu, je croyais ne pas aimer la lavande, mais puisque j'ai découvert que je l’appréciais, il va falloir que j'aille sentir celui-là!

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