"une femme qui le déshonore"
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1922.
Chez
Goutal, on a toujours eu le chic pour trouver les noms: Gardénia Passion a tout
du titre de revue pour jardiniers monomaniaques. Le parfum n'est pas un
gardénia, mais une variation gardénia sur la tubéreuse de passion qui mariée à
un jasmin plus soutenu tiré sur le gardénia, effet renforcer par un fond
vanillé qu'il 'adoucit encore un peu plus.
La fleur obtenue est un hybride étrange, qui pousse à même le sol,
Goutal ayant conservé de la tubéreuse les notes terreuses et sombres.
Gardénia
Passion est un sensuelle comme son aînée Passion, mais moins voluptueuse,
son désir est plus de l'avidité ancrée dans le matérialisme des années '80 qui
l'ont vue naître. Si la première était une maîtresse choyée, une chérie
envisonnée, Gardénia est une prédatrice,
qui prend son plaisir, flatte quelques vices, avant d'abandonner ses victimes
en fille matérielle qui vit dans un monde matériel.
On
retrouve son parfum en trace sur le col de son amant, à côté des marques
laissées par son rouge à lèvres. Impossible de l'ignorer, difficile de s'en
accommoder, cette créature est le cauchemar des familles, qui craignent pour
celui dont elle tient le cœur dans ses
griffes laquées de Jungle Red.
Gardénia Passion, Isabelle Doyen pour Annick Goutal,1989.
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