Robe d'un Soir

"Je vais vous paraître bien provinciale, monsieur..."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.


Robe d'un Soir, Carven
extrait, vintage
Quelques aldéhydes marié à des notes hespéridées, un soupçon de pêche, pour ouvrir un bouquet floral rose-jasmin, soutenu d'un peu d'iris pour l'aspect poudré et d'une touche d'ylang-ylang, le tout sur un fond crémeux de santal, ambre et benjoin. Robe d'un soir est terriblement classique, surtout lorsqu'on connaît le turbulent Ma Griffe qui lui oppose son chic insolent, son aplomb un peu frondeur, son chien. Robe d'un Soir, c'est l'élégance sage d'une femme de notaire en province, polie, bien élevée, qui fait faire ses robes chez une "petite couturière" en fuyant tout ce qui pourrait être flamboyant. Le parfum est  bien élevé, soyeux, lisse, impeccable et j'aime bien son côté sage, soyeux, crémeux, très lisse

Il fait son âge ce vintage. C'est un vrai retour en arrière. Exactement comme se retrouver dans un hôtel vieillot, le papier peint est démodé, les meubles dépassés. On peut détester ça ou trouver que ça a son charme. Ce n'est pas un indispensable, un classique à connaître absolument, mais il n'y a pas que les grandes tragédies shakespeariennes dans la vie, il y a aussi le théâtre de boulevard. Robe d'un Soir est délicieusement dans son charmant personnage old-fashioned. Idéal pour se déguiser en Marie-Chantal.

Robe d'un Soir, Carven, 1947.

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