"La banalité de ces conversations ne me donnait pas grande envie d’en entendre davantage…"
Marcel Proust,
à la recherche du temps perdu, le temps retrouvé, 1927.
Lumière d'Épices, Terry de Gunzburg |
Terry de
Gunzburg a finalement lancé ses parfums… Occasion m’a été donné de sentir
Lumière d’Épices et je dois bien avouer un certain malaise. Le parfum est joli,
un bouquet floral blanc, bien travaillé, jasmin et fleur d’oranger, qui semble
inspiré par la Fleur d’Oranger de Lutens, mais débarrassée de ses aspects les
plus sombres, les plus charnels et à vrai dire les plus intéressant. Le parfum
est joli, élégant, moderne par sa légèreté, sa transparence. Il a tout pour
plaire. Il est commercial en fait. Du bon commerce, honnête. On sent le
fournisseur qui a à cœur de contenter le client.
Mais est-ce
vraiment cela que nous attendons de la niche ? De la haute-parfumerie
comme mentionné sur les emballages ? J’avoue une déception devant un
travail aussi classique, jusqu’à en être banal, de la part d’une maison jeune.
Tout est bien joli, mais beaucoup trop lisse. Ne blâmons pas la seule Terry, la
tendance est générale. Mais pour lancer une marque, il me semble qu’il faut
avoir quelque chose à proposer, quelque chose de plus, de vaguement différent.
L’univers de Terry n’en est pas un. C’est d’autant plus regrettable que les
trois bougies sorties il y a quelques années (signée Olivia Giacobetti, si je
me souviens bien) qui tournaient autour de la rose était vraiment belles,
originales. Le rouge infernal avec ses odeurs de fumée a longtemps été parmi
mes préférées. Il y avait là quelque chose, une idée, une signature qui manque
cruellement à ce Lumière d’Épices qui ne me donne pas envie d’en sentir davantage,
aussi joli soit-il.
Lumière d’Épices,
Terry de Gunzburg, 2012.
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