Se vautrer
dans l’ambre, se rouler dans le musc, ce n’est pas mon genre. Pourtant, il m’arrive
à l’occasion de porter un parfum sentant "le cul." Ne soyons pas
bégueules, nous sommes entre adultes et appelons un chat un chat. Car oui, en
portant My Sin ou Moustache, c’est, par-delà la distinction, indéniable, de ces
parfums, la sensation que j’éprouve. Des odeurs humaines, dans ce que l’humain
à de plus bestial, des odeurs de fesses mal lavées, de poils humides collés à
la peau, de pisse et de foutre.
Oui, à ce point-là.
Oui, à ce point-là.
My Sin (Lanvin)
sent la bourgeoise élégante avec une haute dose d’aldéhydes et un bouquet
fleuri capiteux. Le genre de parfum dont on se dit dans le métro qu’il doit s’agir
d’une erreur de casting, que celle qui le porte à forcément une voiture avec chauffeur.
Mais lorsque les notes de fond transparaissent, j’ai vraiment une impression d’indécence,
comme si la bourgeoise respectable qui vient de quitter son amant pour une
étreinte fougueuse se mettait discrètement un doigt à l’abri de son manteau de
vison. Sous ses airs classiques, il ose la surdose animale jusqu'à l'indécence. Il est presque gênant à porter en public tant il donne un sentiment d'exhibition.
Moustache,
très citron sur fond de chypre est un parfum d’homme du monde. Mais il possède une
facette pisse qui me fait toujours penser à Saint-Loup ou au baron de Charlus
se rendant dans la maison de débauche de Jupien dans le Temps Retrouvé. Élégants,
en habit de soirée, quittant les duchesses pour aller s’encanailler avec les
mauvais garçons. Oui, il est questions de violences consenties et d’humiliations
désirées. En fait, Moustache me parle moins de pilosité faciale que d’un dandy
qui prendrait une Golden Shower.
Il n’y a
que les vintages qui me donnent de telles sensations. Explicites en dépit du
contexte pourtant très habillé, et grâce à lui terriblement raffinées. Les parfums
d’aujourd’hui me semblent beaucoup plus aseptisés et terriblement formatés. Les
corps sont impeccablement lisses, presque pré pubères, les maquillages ne
coulent pas. Ça renvoi au culte du bonbon chimique de la parfumerie actuelle et
à cette obsession de la jeunesse qui pousse certaines femmes à minauder comme
des gamines. C’est triste. Ridicule. Alors, je reste avec mes vieux flacons,
discontinués, tombés dans l’oubli. La réserve n’est pas éternelle, mais je ne les
porte pas au quotidien. Je les porte assez peu en réalité, mais ça fait du bien de les
avoir, de savoir qu’ils existent encore.
Question de climat, cette facette pisse est très évidente dans Miss Dior (la seule valable l'originale) vintage, dans Vent Vert (Balmain), Chanel 19 (surtout Eau de Toilette) ou même dans le savon Eau de Campagne. Une senteur animale, différente en tout cas, se fait sentir dans le Chanel 5. Evidemment il faudrait les tester à Madrid. Pour ma part je n'aime pas les parfums "lavés" actuels, l'âme leur fait défaut.
RépondreSupprimerTrès cordialement,
Sara
Sur moi, tout ceux que vous citez restent terriblement vert et net... Question de peau plus que de climat, une amie ne reconnaissait pas son Miss Dior (même lot que le mien) sur moi tant il restait vert au lieu de développer un aspect fourrure enveloppant. J'avoue que cela ne m'a pas exactement chagriné.
SupprimerOui, trois fois oui pour le 5 dans les versions anciennes. Reste l'extrait, un beau jasmin qui s'indole joyeusement, mais... Les autres versions sont, parait-il, fabuleusement décevante, ayant perdu lustre et sillage. (à vérifier)
Très beau billet XXX,
RépondreSupprimerIl est vrai qu'en dehors des "vintage" ayant encore leur côté animal il faut chercher dans certaines osmoses personnelles entres parfums et odeurs corporelles parfois saisissantes quand un fondu s'enchaîne...Cela peut être égoïstement avec Tonka Impérial sur soi-même comme un plaisir solitaire ou sur une peau désirée avec Coromandel parfaitement lié aux "sécrétions magnifiques"...
Heureusement qu'il nous reste de belle surprise d'ici de là. Dans un genre moins sexuel, il reste aussi les notes cumins qui peuvent jouer l'effet peau nue et sale. Toujours présente dans Femme de Rochas, mais aussi dans Déclaration de Cartier par ex.
SupprimerMoins subtile: Al Oudh de l'Artisan. Fort mais bon?
Je n'aurais plus l'occasion de les découvrir, je ne peux qu'imaginer...
RépondreSupprimerBeau billet
Avez-vous déjà testé Hydrogen de nu_be dispo chez Senteurs d'Ailleurs (http://www.nubeperfume.com/eng/hydrogen.html)? Sur moi, après quelques minutes, le parfum rend des odeurs de corps en pleine extase sexuelle. C'est très étrange et un peu perturbant. Mais sans doute sans commune mesure avec les parfums que vous possédez ;)
RépondreSupprimerNon, à tester. Mais je crains que ça ne manque d'habillage, non?
SupprimerDisons que j'ai trouvé la gamme nu_be intéressante d'un point de vue expérimental/scientifique. Mais aucun parfum de la collection ne me semble fait pour être vraiment porté (en tout cas sur moi) car ils ne m'évoquent rien. Une amie à moi a cependant testé Lithium et sur elle, le parfum a eu une belle évolution. Sur moi, le safran est tout ce qu'il est resté (se rapprochant même très fort de Comme des Garçons 2 Man en plus soft).
SupprimerJe viens tout juste de me souvenir de l'odeur que dégage ma peau après l'application de L'Eau Claire des Merveilles (Hermès) (pas l’Eau des Merveilles, l’Eau Claire). C'est une véritable odeur d'"entrecuisse" sucrée-salée, nullement désagréable d'ailleurs.
RépondreSupprimerTrès cordialement,
Sara
Une odeur d'entrecuisse tout court. Pas d'odeur d'entrecuisse mal lavée...
RépondreSupprimerSara
à tester alors, même si j'ai pour habitude de bouder les flankers... (d'autant plus que je n'adorais pas vraiment l'Eau de Merveilles)
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