Je relisais
ce matin, le Temps Retrouvé de Marcel Proust et je portais Miss Dior. Cela
avait beau se passer dans un métro bondé et sordide, c’était un moment d’une
rare beauté. J’étais immergé dans la beauté du monde proustien et ne sentait du
monde réel que mon parfum qui m’enveloppait, joignant ses notes vertes, ses
nuances fleuries, à la ballade sur le Champs Elysée pour se rendre à la matinée
chez la Duchesse de Guermantes et c’était un moment véritablement suspendu dans
le temps ou les accords du parfum et le texte de Proust se mariaient à la
perfection. Miss Dior, vintage, est porteur de souvenir, effectivement
proustien, car chargé d’histoire personnelle et surtout doté de cette capacité à m’extraire
de la temporalité. Je ne dirais pas qu’il est pour moi une madeleine car ce n’est
pas mon passage préféré, mais plutôt l’épisode des pavés inégaux, qui
transporte le narrateur de la cour des Guermantes à Venise…
Quoiqu’en
toute honnêteté, je devrais plutôt parlé de la promenade autour de Balbec et de
ses trois arbres qui ont quelque chose à dire, qui semblent vouloir faire
toucher une vérité supérieure, vérité qui se dérobe, que le narrateur cherche,
à laquelle il tend, mais qui s’éloigne inexorablement. Miss Dior ne m’a pas
livré tous ses secrets, il reste dans le parfum une part de mystère. Et cela,
pour moi, en fait aussi toute la beauté. C’est aussi cela le charme des
vintages...
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