juin 2025

 les petites choses


Juin 2025 a filé à toute allure et j’ai du mal à croire qu’il soit déjà à la fin de sa course. Peut-être que le calendrier me ment ? Hypothèse très plausible puisque ce même calendrier tente avec un acharnement coupable de me faire croire que je suis vieux. C’est peut-être parce qu’en juin l’insomniaque en moi a vécu meilleure vie : il a fait chaud, très et ça me réussi plutôt bien. (Avant de me détester, pensez au nombre de jours froids qu’il y a sur une année à Bruxelles, ça devrait vous calmer.) Comme tous le monde, j’ai eu trop chaud, bien sûr mais je ne me suis pas plein et j’ai savouré chaque instant puisque la chaleur m’assomme, me rend léthargique et me fait dormir. Des siestes sous le plaid, jamais sans mon plaid, d’une heure le matin, d’hune heure l’après-midi et des nuits sous la couette de huit heures… Dès que la température passe sous la barre des 23° j’ai froid et je me réveille. (Ce qui me permet de dire que les nuits n’ont pas été si chaudes, vous savez !) Je suis tellement frileux que je porte un cardigan, en coton, je vous rassure, chez moi quand il y a 27 mais un courant d’air très désagréable. Comme quoi les bons conseils du type « il faut dormir dans une chambre fraîche pour avoir un bon sommeil » ne fonctionnent pas du tout.




Conséquence, j’ai eu bien moins de temps pour moi, pour regarder, lire, traîner… et regarder fleurir les hortensias. Pourtant, j’adore regarder dans les différents jardins sur mon chemin comment ils se portent. Et respirer l’odeur suave des haies même si juin est le mois de mon enfer personnel d’allergique au graminées… Mais les odeurs de la nature me font pardonner beaucoup de choses. (Pas à Donald Trump, faut pas déconner non plus !) Je n’ai pas vraiment eu le temps de profiter de quoi que ce soit. Juin, en dormant plus, m’a donné pendant les heures consciente l’impression d’une course permanente, peut-être celle du rush d’avant les vacances ? 




Je me rends compte que je possède un « selfcare diary » et que je devrais m’en servir au lieu de le laisser trainer dans un placard. Après tout, on ne me l’a peut-être pas offert pour rien et ça me ferait peut-être beaucoup de bien de prendre du temps chaque jour pour me demander ce que je vais bien pouvoir faire pour moi… (Et les vacances pour commencer à prendre du temps pour soi, c’est plutôt un bon moment, non ?)




Notez que je me trouve puéril, je n’ai aucune culpabilité à prendre du temps à « ne rien faire, » activité absolument merveilleuse ; j’ai juste peur de me faire surprendre, juger et devoir rendre des comptes et inventer des prétextes parce que la paresse est un vilain défaut et l’oisiveté mère de tous les vices. C’est épuisant et ça me donne l’impression d’avoir six ans et que je vais me faire gronder parce que je n’ai pas fait mes devoir alors même que Monsieur Meunier, l’instituteur qui m’a appris à lire, meilleure chose qui me soit jamais arrivée s’appelait comme ça, ne m’en avait pas donné. (Et un argument valable en faveur du célibat ?)




C’est peut-être pour ça que mon cosmétique préféré du moment, c’est mon masque LED : parce qu’il m’oblige à me poser pendant 10 minutes sans rien pouvoir faire autre chose que penser et éventuellement écouter mais j’aime bien le faire en silence, il y a déjà tellement de bruit tout autour de moi toute la journée. 




Du côté du parfum, je me fais plaisir en redécouvrant des vieux masculins, et il y a des choses vraiment plaisante que j’avais négligées à l’époque, tout n’est pas qu’une question de retrouvailles et de nostalgie, même si Kouros reste parmi mes favoris parce que j’adore son mélange de très propre et de sale, de lumineux et de sombre. Peut-être que je me plais à me faire des idées mais je le trouve plus classique que démodé, en partie parce qu’il évite l’effet vieille savonnette que j’adore mais qui donne un coup de vieux immédiat. Il sortirait aujourd’hui en niche, on lui ferait une ovation en le trouvant tellement culotté. (Même si en vrai, il a plutôt le slip aux chevilles, mais bon, c’est un détail. Le genre de détail qu’on aime ?) 




NB : Mais pourquoi des flacons verts ? ça ne se fait plus beaucoup, on voit beaucoup de rouge, alors que c’était vraiment bien joli même si ça n’avait aucun rapport avec le jus. Enfin, je dis ça, peut-être parmi vous, certains voient-ils Pour Monsieur de Caron en vert ? Pour moi, point de vert dans ce merveilleux accord lavande-vanille ambrée, plutôt les nuances d’un coucher de soleil faisant passer le ciel du bleu pâle à un orange flamboyant, mais qui sait ? Vraie question par rapport à la couleur ; c’est quelque chose que je perçois peu à travers une odeur, je ressens beaucoup plus des effets de texture, comme si l’olfactif était pour moi plus en correspondance avec le tactile qu’avec le visuel…Pour le blog, je vais encore me contenter de continuer à poster des photos et ne pas vous envoyer des échantillons de tissus, mais ce serait presque plus pertinent pour moi.




Une petite joie a été de terminé les beaux mariages d’Edith Wharton que je n’aime définitivement pas. Je déteste ses personnages américains que je trouve abominablement creux et vulgaires. Vous me direz peut-être que je vénère Proust et que ses personnages peuvent être bêtes et snobs et… Oui, mais le narrateur s’en moque lorsque ses yeux se dessillent, les personnages de Wharton ne se rendent compte de rien, restent prisonniers de leur tout petit monde d’argent et de privilèges.  Et puis cette Amérique, c’est beaucoup trop loin de moi et ça ne m’intéresse dans le fond pas vraiment. Vous me direz alors que j’ai lu avec beaucoup de plaisir le rêve dans le pavillon rouge et que la Chine du XVIIIème siècle est encore plus loin de moi et… Eh bien, non, je ne sais pas par quel miracle mais ma culture me rapproche plus de la Chine impériale que des américaines encorsetées et puis c’est tout. Mon Dieu quelle délivrance d’avoir fini un roman de plus. Il m’en reste d’autres à lire, mais vraiment, je ne sais pas si j’y arriverai. Plus j’avance et plus je me rebelle même si je reste incapable de ne pas terminer un livre commencé. Il me reste d’autres romans dans le volume Edith Wharton et je sais que j’insisterai, persisterai et les lirai un jour. Et peut-être que ce sera une belle découverte. Mais vous avez le droit de me trouver têtu et de penser que mon obstination est un peu bornée. À moins que vous ne fassiez pareil ?


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