printemps 2025

 

Les gens sont… Les gens. Cette semaine, deux personnes m’ont dit qu’elles se protégeaient et étaient très heureuses dans l’époque. La première m’a jadis avoué voter extrême droite « parce que les autres, hein… » et l’autre a déjà commencé ses phrases par « je suis peut-être une vieille conne mais » au premier degré, adoooore Michel Onfray « un homme tellement plein de bon sens si merveilleux à écouter » et ne voit « vraiment pas pourquoi il faut se sacrifier pour les ukrainiens. »  Voilà comment sont les gens qui nous entourent et que nous ne choisissons pas.

Dans le fond, je préfère mon sentiment de culpabilité, mon angoisse et ma colère. Même si ça m’empêche de dormir la nuit, si ça me précipite dans un réflexe masochiste sur l’application du Monde pour savoir quelles horreurs se sont produites pendant que je ne faisais pas attention… Et je ne dis pas ça parce que j’ai bonne conscience, bien au contraire, je suis en train de m’entraîner pour les olympiades de la mauvaise conscience (et écoutant C dans l’air en podcast comme à la gym.)

Je retiens surtout de cette semaine, outre un immense sentiment de mépris et une absence de foi en l'humanité, que tout ça ne me gâche pas complètement la vie. Le printemps arrive et je guette les fleurs sur les arbres avec impatience, j’ai vu les premières touches de roses avec joie, admiré les nuances de blancs avec une délectation gourmandes. J’étais à la limite du bonheur hystérique quand j’ai croisé un premier camélia blanc sur mon chemin, j’avais envie d’en parlé à tout le monde. Finalement, ma santé mentale ne va pas si mal et je ne cède pas au désespoir. Le monde est stone mais c’est un peu trop tôt pour venir m’abattre.

Comme l’a dit Jeanne du Barry « Encore un instant, monsieur le bourreau. »