kouros

 jeune homme devenu dilf

en arrière plan: Mapplethorpe, Schrimer/Mosel, 1992

Le seul problème de Kouros, c’est qu’il me donne… Mon âge. En le portant, je rentre exactement dans le rôle du type qui s’accroche au parfum qui lui a valu des succès amoureux dans sa jeunesse. (Call me sugar daddy?) Pourtant, je l’aime beaucoup et je le trouve absolument parfait dans son genre, sur des gens plus jeunes. Son genre, c’est très précisément ce qu’il y a de plus classique avec des notes propre, savonneuse, herbacée aldéhydées sur un fond sale de bois, encens, ambre gris et surtout de costus, mais tout cela boosté par une dose de testostérone années ’80.

Si certains parfums, depuis le white musk de the body shop, ont beaucoup joué sur l’effet « t-shirt propre enfilé après la douche » un peu barbant, le parfum de Saint Laurent, moins hygiéniste, évoque le slip propre enfilé après le coït. Sans la douche. Ou c'est l'inverse? Le slip sale après la douche post coït? Le contraste n’est pas sans évoquer de grands anciens, comme le bien aimé Calèche d’Hermès, mais dans une version plus moderne, sportive (?), denim plutôt que soie. Pour beaucoup de parfums, je trouve le premier degré insupportable, mais je le pardonne avec Kouros parce qu’il est fait pour être porté sur un torse athlétique transpirant le sexe et que, ma foi, qui se demande vraiment à la vue d’un torse athlétique transpirant le sexe si c’est du premier ou du second degré ?

L’inconvénient de Kouros, c’est qu’il donne un peut trop l’impression d’être pris la main dans le slip de celui qui le porte. Je ne suis pas en train de dire que je ne veux pas mettre ma main dans votre slip jeune homme/daddy, mais peut-être pas en pleine rue. (Mais c’est peut-être moi qui suis coincé du cul ?)

Kouros, Pierre Bourdon pour Yves Saint Laurent, 1981.

NB: la version actuelle, diluée est toujours fort belle et plus portable. Je ne recherche absolument pas les versions anciennes, celle-ci me convient parfaitement. (Mais je suis peut-être coincé du.)