réunion de fleurs blanches

cruel gardénia, l'art et la matière, Guerlain.




Est-ce qu’on peut vraiment porter des fleurs blanches avec leurs soyeux pétales de bourgeoise et leur gros pistils priapiques en réunion de travail quand on veut avoir l’air sérieux ? Depuis que c’est casual friday every fucking day, on peut faire absolument tout ce qu’on veut et laisser les années ’90, leur petite veste et parfum office friendly, dans le placard dont elles n’auraient jamais dû sortir. Et quand nos collègues hurlent pour se faire entendre, on peut tout-à-fait rester calme et sentir très fort et très bon.




Les aldéhydes vintage de Lumière de Rochas, j’avoue que non, plutôt ceux de Ma Griffe de Carven, raides et verts avec le gardénia très chic sur fond de chypre crémé par le santal, c’est magnifique dans le genre tailleur de femme de notaire de province très autoritaire avec ses bonnes : il peut faire peur mais disqualifier si on cause programmes informatiques. Les gros sensuels qui sentent le cocktail et la plage, c’est parfait pour signifier qu’on a une vie très intéressante en dehors mais…




Finalement, en réunion, le Cruel Gardénia de Guerlain est très bien. Plus abstrait que gardénia, très diffusant sur son fond de musc, il est très chic, très élégant à la façon d’un Allure de Chanel (on n’échappe donc pas complètement aux années ’90) avec un peu plus de profondeur, à la fois net et élégant, propre sur lui mais sans s’accrocher à sa vertu comme Jeanne d’Arc. En dépit d’une intéressante note champignon, très gardénia terreux, qui le rend un peu plus nichu, je trouve qu’il a tout du très bon mainstream facile à porter, élégant avec un peu de personnalité. Autoritaire ? Oui, mais dans un genre très paternaliste et aimable. (C’est Guerlain quand même, on aime les gants de velours.)

 

Commentaires