violette très élégante
Lorsque j’avais 17 ans, j’adorais ma parfumé comme un
quinquagénaire. Aujourd’hui, j’ai l’âge du rôle et retrouver Grey Flannel me
ramène à mon adolescence. En dehors de la nostalgie, le miracle se produit
encore et le parfum continue à me ravir. Il devrait avoir tout pour vous
plaire, disponible pour une bouchée de pain, c’est une très élégante violette, verte
et feutrée, qui a tout de la rareté élégante.
Le départ vif d’agrumes n’est pas ce qu’il y a de mieux,
mais très vite une jolie violette poudrée s’installe superposée à une jolie
note verte, transparente, de sous-bois humide. Le résultat est grisé, plus que
gris, sans contraste violent, sans brillance. C’est un pastel feutré et
élégant, posé sur un fond de bois, de tonka qui structurent et réchauffent le
parfum, ainsi que de muscs qui lui apportent une propreté savonneuse qui va si
bien au poudré de la violette. Grey Flannel est d’un chic fou, de dandy discret,
tout en retenue et c’est ce qui vieillit le parfum, le siècle nous habituant à des
fragrances bien plus tapageuses ou l’argent et l’élégance doivent se sentir de
loin. (Oui, je sais, moi aussi j’ai du mal à comprendre.) Grey Flannel sent la
confiance en soi.
J’ai pris beaucoup de plaisir à porter ce parfum lors de mon
séjour Normand et je le reprends avec joie dans ma vie Bruxelloise. Il est
parfait au salon comme au bord de la mer, confortable dans sa délicatesse
poétique. L’ambiance est sage, un peu nostalgique, très douce. Personnellement,
je ne peux l’envisager en plein été, la chaleur ne sied point à sa délicatesse.
Certes, il y a de la nostalgie, le plaisir des retrouvailles qui me rappellent
ma jeunesse mais je pourrais envisager de le porter au quotidien et lui être fidèle.
Qu’un tel parfum, si bien construit, original sans excentricité, qui sent si bon, se vende encore et pour un prix dérisoire (chercher sur internet, il est facilement trouvable à moins de 20€ le quart de litre) rend quelque peu foi en l’humanité. Enfin, en dehors des périodes ou les campagnes Sauvage nous impose la face de Johnny Depp dans tous les abribus…
Grey Flannel, André Fromentin pour Geoffrey Beene, 1975.
Une merveille qui se fond si bien dans le shetland, le cachemire, tous les tissus naturels qu'on porte en hiver. Les grands classiques un peu oubliés sont vendus au prix d'une cologne de supermarché. Pourquoi s'en priver lorsqu'un "Herbes troublantes" ou "Frenchy lavande" chez Guerlain sont vendus 400 euros les 100ml. (Je boycotte.)
RépondreSupprimerMais c'est tellement risible... Dépensons comme des pauvresses et sentons merveilleusement bon. Franchement, la niche et les exclusivité, c'est Totalement ridicule aujourd'hui. Mais je suppose que ça rassure les gens qui n'ont aucun goût.
SupprimerBonjour. J'ai toujours repoussé son achat et tu ravives la flamme !
RépondreSupprimerFranchement, en sachant que tu aimais Balenciaga Paris, tu ne regretteras pas.
SupprimerMais je sais que je ne regretterais pas : je le connais ! J'avais eu un échantillon il y a longtemps. C'est simplement que j'ai toujours remis son acquisition à plus tard .
SupprimerBon là c'est fait : ça arrive dans quelques jours ☺️
C'est dommage de passer à côté...
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