jardins d'armide, oriza l.legrand

 

« Sentir la vieille » c’est n’est pas juste assumé, c’est une passion pas honteuse du tout. Lorsque ces mots raisonnent à mes oreilles, je tends les bras en faisant « je veux ! » Cela étant, nous sommes bien d’accord, je suis juste jeune depuis très longtemps.  Dans ma sélection, il y a quelques parfums qui ont vieilli sont resté jeunes avec moi et ceux qui semblent depuis toujours afficher un millésime plus efficace que la datation carbone pour les temps reculé de notre jeunesse imaginaire collective. (Aujourd’hui, on reste entre amateurs de chats, plaids et tisanes. Mais vous savez, ça ne nous empêche pas de sautillez à travers tout l’appartement en écoutant tomorrow x together !)

 

Les Jardins d’Armide d’Oriza Legrand est une merveilleuse promenade dans un âge d’or où les roses fleurissaient sous les pas de Vénus. Aujourd’hui, il paraît 168 ans mais avec dans le regard de merveilleux souvenir du temps jadis. Les roses anciennes qu’il effeuille sont peut-être humides de rosée, mais surtout fanées, la poudre de riz dissimule mal les rides au coin des yeux et le corset est probablement démodé, mais l’ensemble a tant de charmes désuets qu’il faut vraiment être une brute pour ne pas l’aimer.

 

Certes, il sent un peu le pot-pourri, mais le pot-pourri élégant fait par une douairière avec les roses de sa roseraie ; voilà qui est bien plus chic que l’éternelle bougie baies de Diptyque qu’on voit dans tous les appartements pour donner une petite touche « élégante et originale » à la même coiffeuse Ikéa qu’on voit chez tout le monde. Je n’en peux vraiment plus des bougies Diptyque ! Les jardins d’Armide est un parfum pour les amoureux de la chine, les collectionneurs de bibelots sentimentaux. Un parfum pour prendre son temps, savourer le passage des heures en rêvassant. Un must-have pour ceux qui aiment contempler les ruines et jouer la sonate au clair de lune. (Deuxième mouvement.)

 

Jardins d’Armide, Oriza L. Legrand, 2007.