En bonne maison de luxe,
Yves Saint Laurent beauté propose avec le vestiaire des parfums des créations
distinguées, sans excentricité, bien faites et riches sans ostentation. (Si
comme moi, vous considérer que la richesse est plus une affaire de construction
et de finition que de matière et de saturation, vous allez aimer.) Rouge Velours revisite le
thème de la rose chyprée, la rose patchouli moderne, déjà vu, avec une pointe d’originalité et beaucoup de chic.
L’étiquette est un peu
trompeuse et peut décevoir les fans de patchouli car le parfum est avant tout
une rose. Le patchouli n’est ici que pour la soutenir comme le vétiver et les
muscs, ce qui me va très bien. Le départ est une note de thé légèrement poivrée, fraîche, mais il
laisse très vite place à la reine des fleurs qui va s’épanouir des heures
durant. La rose est effectivement rouge, veloutée, dense, enveloppante. Tout l’art
du parfumeur a été de la rendre lumineuse*, de lui apporter un peu de
transparence et ce petit quelque chose qui fait penser à la rose fraîche, vivante,
et non à une version séchée.
Le fond de patchouli que
l’on devine confère de l’élégance, une certaine gravité, mais là où Rouge
Velours se distingue, c’est qu’il n’a rien de dramatique ou de sombre
contrairement à de nombreuses roses chyprée comme le fatal portrait of a lady
que j’ai du mal à porter.
Le personnage qui habite
le parfum d’Yves Saint Laurent est parfois grave mais toujours souriant, fort
aimable. Il a certes ses zones d’ombres, sa complexité mais tout en lui invite
au bonheur, à la sérénité. C’est plein de charme, plus séduisant que séducteur.
Même si elle n’a pas la palme de l’originalité, c’est une belle création, qui
mérite d’être connue, portée et aimée, une création qui a ce petit quelque
chose en plus qui fera que je la préfère à d’autres du même genre, que c’est
cette rose patchouli et pas une autre.
Le vestiaire des parfums,
rouge velours, Carlos Benaïm pour Yves Saint Laurent, 2021.
*contrairement à mes photos, hivernales. Mais le parfum est toutes saisons.
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