Alors, il est comment le
nouveau parfum d’empire ?*
J’aurais pu attendre un
peu avant de publier une revue, mais j’avais testé le parfum un peu avant sa
sortie avec un GROS échantillon, donc à peine acheté, à peine reçu, je peux prendre
des photos, le flacon est plus joli que l’échantillon et publier tout le bien
que j’en pense. Si je ne l’avais pas aimé, je ne l’aurais pas acheté, il y a
des limites à mon dévouement de blogueur. (Je sais, c’est un peu décevant comme
attitude pour ceux qui aiment m’entendre bitcher.)
Le vétiver, c’est un classique
de la parfumerie masculine, une note habillée et sombre, tout en retenue, un
peu stricte, que certains aiment austère, presque sévère parce que c’est plus
élégant, d’autre la rajeunisse en papa chis en la tirant vers la cologne. (Papa
des chic années 50: le classique chic, c’est hélas un peu démodé. C’est donc
totalement désirable.) Rien à priori de très innovant Mais le truc de parfum d’empire,
c’est d’emmener le vétiver ailleurs, de le déshabille pour en faire un parfum
paysage.
(C’est horrible, je suis
en train de répéter ce que la marque en dit. Mais c’est… Comme ça.)
Ce n’est pas
non plus comme si parfum d’empire ne nous avais pas habituer à une revisite des
classiques, les sortant de leur carcan chic, les faisant souter de leur piédestal
pour leur insuffler une modernité toujours un peu onirique.
Le départ est vert
angélique. (la plante, pas la bondieuserie.) C’est très bref, mais léger,
scintillant et transparent. (C’est le vert des rayons du soleil jouant avec les
feuillages, rien avoir avec le scintillement métallique de la laque Elnett des
aldéhydes.) On perçoit aussi la trace de l’ambrette qui évoque un peu l’alcool
de poire au départ. Mais le vétiver est là, et s’il évoque la plante toute
entière, grâce à ce départ, il ne tarde pas à se faire racine, sombre et terreux.
Mais l’ambiance boisée traditionnelle est illuminée par ce qui finit par
devenir l’une des signatures de la marque, une autre racine, celle de l’iris,
une matière lumineuse dont la poudre et le gras jouent parfaitement avec les
notes terreuses, un peu poussiéreuses, du vétiver. Rien de tape-à-l’œil dans le
parfum mais on peut y sentir la belle matière, tellement plus riche que les
bois kipiks.
C’est un très joli "à côté." Un parfum faussement classique, rassurant, portable même par un cadre qui va
travailler, mais avec sa petite poésie propre, son ailleurs, pas très éloigné,
juste en dehors des sentiers battus, un peu buissonnier mais sans excentricités.
C’est un parfum facile à porter qui ne manque pas pour autant de personnalité,
qui joue avec les codes pour les déjouer.
Comme je suis un peu contrariant, je
préfère le porter pour rester chez moi parce que c’est ainsi que je peux
profiter de sa subtilité et sortir paré d’un trois fleurs qu’on peu sentir
depuis la lune. Sorry, guys, I’m not corporate. (Et en plus, je sens plus beau que vous.)
Vétiver bourbon, Marc-Antoine
Corticchiato pour parfum d’empire, 2022.
* Oui, c'est une vraie question que se posent les fans de la marque, l'une des rares qui suscite encore de l'attente dans ce monde de blasés.
Belle plume pour un parfum qui semble le mériter... Je ne connais rien de la marque. Un jour peut-être...
RépondreSupprimerLa marque mérite vraiment d'être découverte. Tout n'est pas mon genre, mais le catalogue est assez vaste pour combler beaucoup d'envies fort joliment. (Et même quand c'est pas mon genre ou moins inspiré, ce n'est jamais pour autant raté.)
SupprimerTrès beau Vétiver, qui donne toujours l'impression de vous échapper.
RépondreSupprimerTrès changeant et c'est aussi le charme de certains parfums de ne jamais lasser et de se montrer toujours un peu autres, là où on ne les attendait pas. (Ce qui est bien nécessaire avec un vétiver, sujet classique et rebattu de la parfumerie masculine.)
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