Ô & Oranzo

 


C’est un peu par hasard (et à cause de la météo) que j’ai ressorti et reporté Oranzo de Sylvaine Delacourte qui traîne dans mon placard depuis… Sa sortie en 2019. Je ne suis pas hyper fan de fleur d’oranger mais celle-ci est ma préférée. Un départ très cologne, des notes vertes et un cœur floral à peine miellé qui évite la pâtisserie orientale ou la guimauve enfantine sur un fond de muscs blancs très propres, un peu lessive, qui sait rester discret. C’est dans la veine néo cologne, ça remplace joliment une eau chyprée quand il fait beau… Et c’est un parfum adulte. Jeune adulte. Pas élégant et sensuel (Dieu merci !), plutôt sport chic. Un parfum pour ceux qui vont regarder le sport depuis la tribune en arborant un joli piqué de coton à la blancheur immaculée.

 

Mention spéciale à la diffusion qui en fait un piège à compliments. (La fleur d’oranger est une fleur facile que tout le monde ou presqu’aime.) Et aussi à la tenue qui est très réussie, merci les muscs. Je l’avais sortie, portée une fois mais ce qui m’a donné envie de ressortir cette fleur d’oranger, c’est d’en sentir des bouffées au moment du repassage. Le fond qui a résisté à la lessive sous la chaleur du fer était irrésistible… Et j’avoue que le parfum se prêtait bien à cette vague de chaleur qui nous est tombée dessus sans prévenir.

 


Pour ne pas me lasser, j’ai aussi porter des eaux chyprées. Pour ne pas me lasser ET ne pas paraître trop jeune, parce que je me sentais d’humeur giscardienne. Ma préférée, c’est L’Ô de Lancôme, y compris dans sa version actuelle que je trouve fort réussie. Bien sûr, si je compare avec mon flacon vintage, c’est assez différent, mais compte tenu des restrictions sur la mousse de chêne, je trouve que le parti pris est tout à fait satisfaisant. Ô, c’est un souvenir de mon enfance, on le sentait partout, avec l’eau de Rochas, mais je préfère le Lancôme, plus vif. C’est très agrumes et aromates, à peine fleuri, très lumineux et joyeux. 

Certains trouveront cette eau « sport », mais je la trouve surtout dans son départ joyeuse et festive, pétillante, un peu amère et herbacée mais effervescente… Le fond actuel est plus patchouli, il a perdu en rondeur. Quelque part, il est curieusement un peu plus vieillot que le parfum de 1969, moins piqué de coton et casquette, plus crêpe de soie et capeline. Un peu plus raide, un peu plus sévère. Mais en même temps, je ne suis plus dans ma prime jeunesse et cette autorité  sous l’aimable sourire ne me messied point.  

Commentaires

  1. Je suis un inconditionnel de l'Ô de Lancôme. A ma consternation elle a disparu du site Lancôme. Je leur ai écrit et on m'a répondu qu'elle était en rupture de stock. Je ne suis pas convaincu par leur réponse car dans ce cas pourquoi ne pas indiquer simplement "rupture de stock" pour ne pas faire paniquer les clients? (Je sais il y a des choses plus graves.) Bon, je me suis dit que comme la Cologne d'Orange Verte d'Hermès est réapparue soudainement sur leur site (suite au ralâge des fans?), alors qu'elle en était absente depuis au moins un an, peut-être que l'Ô de Lancôme subira le même sort? Bref c'est agaçant: tous les classiques ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

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    1. Pas que les classiques, mais c'est ceux que nous regrettons le plus. (La disparition du dernier flanker de la vie est belle me ferait nettement moins de peine.) Pour l'Ô comme je la vois régulièrement en parfumerie, je ne m'inquiète pas trop, je me dis qu'elle a encore quelques beaux jours devant elle...

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    2. Pour l'instant, je vois l'eau d'orange verte et l'Ô en boutique régulièrement donc je ne m'inquiète pas encore de trop mais je fais quand même du stock au cas où. Non ne seront jamais assez prudents. Et ce n'est pas faute d'avoir été trahis!

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  2. J'ai beaucoup porté Histoire d'Oranger de l'Artisan Parfumeur. Et je me suis dégoûtée toute seule de la Fleur d'oranger... Je l'ai retentée avec un exclusif Chanel (Beige je crois mais je ne suis plus sûre) et rien à faire, si les notes de tête me plaisaient beaucoup, lorsque dissipées, elles laissent la place à la fleur d'oranger, je n'y arrive plus... Je ne m'explique toujours pas comment j'ai pu à ce point aimé une odeur, pour in fine ne plus la supporter... Néanmoins, à l'occasion je testerais bien cet Oranzo d'autant que j'ai envie d'essayer la maison Delacourte depuis longtemps...( j'attends un passage à Paris...)

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    1. Je comprends sans comprendre, car moi aussi il y a des choses que j'ai beaucoup aimées et que je ne supporte plus aujourd’hui. Avons nous changés? Affinés nos goûts? Juste envie de passer à autre chose comme on décide un jour de renoncer au caban pour privilégier les blousons? Je suis un peu sans réponse et surtout bien persuadé qu'il ne faut pas se forcer et qu'essayer de comprendre peut ne déboucher que sur des migraines et pas nécessairement sur des réponses...

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