Somoza, je le lis et je suis assez fan depuis des années. Et puis, je rate des sorties parce que… Surement un complot. Mais heureusement qu’il y a des gens pour penser à moi. Bref, je découvre un nouveau Somoza avec retard et plaisir parce que la littérature à le privilège de ne pas devoir être en phase avec l’actualité pour être intéressante. (Sinon, vous êtes probablement en train de lire un mauvais livre.) Je m’épargne de vous résumer l’ouvrage en mettant la quatrième de couverture. (Et je vous épargne l’éventuel divulgachage.)
C’est
typiquement Somoza, donc c’est un vrai suspens qu’on dévore sans vouloir lâcher
le livre et c’est intelligent. L’auteur à le mérite de ne pas prendre son
public pour un ramassis d’idiots et mène ses intrigues sans recourir aux
clichés et aux ficelles commodes de type complotisme qui fait peur
contrairement à un Franck Thilliez que j’aime beaucoup lire mais qui abuse un
peu du truc ou à un Maxime Chattam qui… M’emmerde profondément avec ses trucs
qui ont toujours plus ou moins le même air de scénario de série B refusé par le
cinéma et mal traduit pour faire un mauvais livre français. Ici, on a de vrais
personnages, bien écrit, de la poésie, parfois sombrement fantastique, et un
charme indicible qui fait qu’on plonge avec envie et parfois une pointe de
dégoût, ce petit frisson du « j’aime avoir peur » qui fait qu’on met
les mains devant les yeux en écartant les doigts, dans chacune des intrigues un
peu/beaucoup tordues dont on ne sait jamais où elles vont nous emmener.
Le mystère Croatoan n’est pas le meilleur ouvrage de l’auteur, donc je ne le conseillerais pas pour commencer. Il y en a de plus intéressants, de plus poétiques, de plus littéraires. Surtout, je le déconseille si vous souffrez d’éco anxiété ou si les reportages sur la guerre en Ukraine à tous les JT vous dépriment parce qu’il ne va pas vous réconcilier avec le futur, vous remplir d’espoir, vous permettre de penser à autre chose. Il risque même de vous enfoncer. Mais les fans ou même les sous-antidépresseurs vont aimer, adorer, se taper des nuits trop courtes parce que « encore quelques pages, c’est trop bien ! »
Sinon, le
fétichiste en moi qui prétend ne s’intéresser qu’au texte mais ne trompe personne est quand même obligé
de dire que, quand même, les éditions Actes Sud et Babel ont quand même un
sacré talent pour faire des livres agréables au toucher avec les plus belles
couvertures qui soient. Avec en plus une très belle sélection qui fait quand
même très régulièrement coup de cœur pour moi.
Jose Carlos
Somoza, le mystère Croatoan, Babel.
Tu me donnes très envie de découvrir cet auteur. Suspens et Intelligence c'est ce que je demande à un bon polar. Si en plus il y a une touche de poésie, et un petit je ne sais quoi d'inexplicable. Je vais aller étudier sa bibliographie... Les romans d'Olivier Norek me touchent particulièrement, une belle écriture qui décrit toute la noirceur de l'humanité, mais pas que... Dans tous ses livres, il te prend aux tripes, te met des baffes, te fais réfléchir. Rien de racoleur et de facile. Des intrigues bien ficelées, des personnages creusés, attachants ou pas. Tu l'auras compris, j'adore !!!
RépondreSupprimerMon 2ème coup de coeur dans le registre romans noirs est La Trilogie Marseillaise de Jean Claude Izzo. Un indispensable pour moi. Du Polar social au coeur de Marseille. Du style dans l'écriture, de l'engagement, une description des profondeurs de l'âme humaine au laser. Un régal .
Olivier Norek, j'en ai entendu parler plusieurs fois (et je l'ai entendu parler à la radio) et je dois dire que j'étais un peu tenter de l'ajouter dans ma PAL. Ce qui se fera probablement si je le vois sur un présentoir lors de mon prochain passage en librairie...
SupprimerLaisse toi tenter... De mon côté, j'aime autant l'écouter et le regarder parler, que le lire. tu sens l'homme de terrain qui sait de quoi il parle. La compétence professionnelle tant chez le flic que chez l'écrivain ❤️
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