bois des Indes

 


"Nous traversions un salon dans lequel on ne s’arrêtait jamais, où on ne faisait jamais de feu, dont les murs étaient ornés de boiseries dorées…"

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.

 

Alors que Guerlain évolue généralement dans un univers féminin ou androgyne en termes de références traditionnelles, la bougie Bois des Indes semble typiquement masculine. L’univers est boisé, épicé et sec. Un peu théâtral ? Oui, c’est possible mais le doré des boiseries est joliment bien patiné et un peu poussiéreux par endroit. Si l’ambiance est légèrement décadente, elle évoque plus le symbolisme fin XIXème que le burlesque du troisième millénaire. C’est mystérieux, un peu nostalgique, mais sans tristesse. On a la sensation de réveiller une demeure endormie pour y faire une fête, un peu improvisée, qui ferait échos aux fêtes passées.

 

Ce qui est particulièrement séduisant, c’est l’aspect complexe de la bougie. On ne s’est pas attaché à rendre l’odeur des lambris en chêne, des épices ou du feu de bois dans la cheminée ou de la mousse et de l’écorce dans le parc, non, tout est mêlé de façon un peu baroque. Le seul petit reproche que je peux faire à cette bougie, c’est le pot blanc en biscuit que j’aime beaucoup mais qui se marie assez mal à la senteur. Quelque chose de plus sombre aurait mieux convenu. Mais je pinaille pour le plaisir, le pot à l’abeille est très joli chez moi.

 


Est-ce ma bougie préférée chez Guerlain ? Non, sincèrement, non, je lui préfère de loin le muguet, plus simple et plus printanier, parce que je préfère le printemps et n’espère que le retour des fleurs. Mais le muguet me semblerait totalement déplacé au cœur de l’hiver. Bois des Indes se marie beaucoup mieux avec mes plaids… (Et fait presque figure de parfum idéal pour une bibliothèque. Il n’y a pas que des boudoirs dans nos maisons !)

 

Diffusion excellente.

 

Bougie Bois des Indes, Guerlain.

 

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