« Je n’ai gardé cela que comme un document amusant sur le théâtre de cette époque. »
Marcel Proust, à
la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.
Dans la longue
liste des parfums de célébrité, Salvador Dali se démarque un peu avec une vague
caution « art ». Le peintre avait déjà collaboré avec Elsa
Schiaparelli pour des robes et des flacons, il était une personnalité populaire
à force de faire le show devant les objectifs et un bon vendeur de poster.
Après la vague de romantisme façon David Hamilton, il était de bon ton d’avoir
une reproduction des montres molles de Dali dans son intérieur. Au milieu des
années ’80, il s’est donc écoulé des flacons de Salvador Dali à grande échelle,
plus à cause du flacon inspiré d’une toile du maître que du jus. Alberto Morillas a donc signé un succès, mais
tout le monde s’en fichait un peu et c’est dommage…
Salvador Dali,
sans être un chef d’œuvre absolu, est un parfum intéressant et amusant, un de
ces énormes parfums des années ’80 on mettait tout et plus encore. Un parfum
fourre-tout difficile à classer. Certain parlent de fleuri-oriental, d’autre de
chypre, etc. C’est un peu tout. C’est une époque où on ne voulait pas choisir.
La première bouffée est aldéhydée, très salon de coiffure ou on laque à mort le
décollement de racine façon Krystle Carrington avec un peu d’agrume et des
notes vertes. Une note d’encens pointe le bout de son nez, elle va traverser
tout le parfum, épousant le bouquet floral classique et le fond qui hésite
entre l’ambre un peu vanillé et le chypre très patchouli. On pense à beaucoup
de parfums… Au N°22, à Youth Dew, à Aromatics Elixir, mais aussi aux plus
tardifs Knowing et Eau du Soir. Du lourd, du massif du (nouveau) riche.
Bien sûr, les
années ont fait perdre de sa superbe à ce parfum. Il a quitté les parfumeries
sélectives, se retrouve bradé un peu partout. Allons-nous nous
plaindre d’une baisse des prix ? Je ne crois pas. Bien sûr, on regrette le
manque de puissance actuel, la quasi disparition de la mousse de chêne, etc. Mais
enfin, il subsiste sur peau un joli parfum tout en départ, mais c’est le départ
que j’aime, cette plongée dans une époque révolue qui n’avait pas froid aux
yeux. Dali est typiquement un parfum « madame » un parfum fait pour
celle qui ne renonce pas au total look. L’allure est aussi démodée que le mot,
mais tellement plus amusante que le décalage savant. Imperméable imprimé
léopard, main aux longues griffes laquée de rouge sang tenant un sac
monogramme Vuitton, voilà le cliché qui me vient à l’esprit… C'est trop, donc c'est drôle!
Jouissif et pas cher, que demander de plus?
Salvador Dali, Alberto Morillas pour Salvador Dali, 1985.
Je ne demande pas plus. Je vais en commander un à un prix excellent chez Notino. je vous tiens au courant.
RépondreSupprimerA très bientôt!
Sara
P.S.: au sujet du billet précédent, dans la gamme Rose Noire c'est surtout le masque que j'aime, j'ai acheté aussi l'huile et la crème mais c'est trop cher et les résultats ne sont pas extraordinaires. Le masque par contre c'est oui! c'est toujours même à ce prix plutôt exorbitant.
Bonjour Sara,
SupprimerVotre avis sur la rose noire tombe très bien, je me dmandais si je devais tester le reste de la ligne, si ça valait aussi la peine, je m'abstiendrai donc.
Pour le Dali, oui, il est à très vil prix, on lui pardonnera de manquer un peu de fond. D'ailleurs, à l'ère du bois qui pique, le manque de fond ferait presque figure de qualité! Mieux vaut rien qu'une odeur infâme dont on ne parvient à se débarrasser en dépit d'un savonnage vigoureux!
à bientôt
Dau