« L’hiver recevait jusqu’au soir la visite inopinée et radieuse d’une journée de printemps. »
Marcel Proust, à
la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann,1913.
Les bougies
Mizencir sont si belles qu’elles me rendent probablement un peu injuste avec le
travail d’Alberto Morillas dont je trouve toujours les parfums moins réussis
par comparaison. Je le sais, c’est comme ça. Mais sa maison de bougies, dont je
boude résolument les parfums de peau, est parfaite et ne me déçoit jamais. Les
odeurs sont splendides, savent faire preuve d’originalité sans être excentriques
et être classiques en se démarquant, avec une diffusion parfaite qui leur donne
une belle présence sans être envahissantes. Pour moi, c’est l’une des
meilleures maisons de bougies si ce n’est la meilleure. On peut bien sûr
trouver à redire sur le contenant qui n’est pas particulièrement joli, mais j’y
vois une tentative louable de mettre le produit au cœur de la marque, ce qui
est salutaire dans un monde du luxe ou l’emballage et les discours du marketing
finissent par devenir plus important que la création elle-même. (J’aime acheter
de jolies histoires mais, rentré chez moi, je veux que ça sente bon !)
J’ai longtemps
tourné autour de Rose Blanche, qui n’est pas la bougie la plus créative et la
plus originale de la maison. Et puis emporté par un air de printemps au cœur de
l’hiver, j’ai craqué. Le printemps étant parti, le ciel ayant à nouveau tourné
au gris, le froid et la pluie se liguant pour entretenir ma dépression saisonnière,
je suis absolument ravi de mon achat. La description sera rapide : Rose
Blanche sent la rose. Ni plus ni moins. Mais enfin, une rose un peu verte ou
même un rosier comportant plus de tige que de fleurs encore, un rosier humide
par une journée fraiche de printemps. C’est un peu de nature dans l’appartement.
Un peu de soleil dans l’eau froide pour reprendre un titre du Françoise Sagan
qui décrirait joliment cette bougie. Et Dieu sait que j’ai besoin de soleil.
Rose blanche,
Alberto Morillas pour Mizencir.
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