le blogueur du dimanche ne croit pas à la vie sexuelle

(des cosmétiques)

Il y a peu (enfin, quelques mois, j’ai reçu Dieu sait pourquoi des produits coiffants de chez Kiehl’s. Je ne suis pas le bon public pour ça. Mes cheveux, je m’en fiche, je me contente de les laver et de les attacher. Pour les laver, je suis fidèle à Leonor Greyl et son shampoing à la propolis parce qu’il apaise mon cuir chevelu sensible en ce moment. Mais je me suis servi de la Texturizing Clay de temps en temps parce que ça me permet de faire passer mes cheveux de n’importe quoi un peu crépouillu à petite tête lisse à la Joséphine Baker.  (Je ne me plains pas, j’aimerais mieux avoir les cheveux lisses, vraiment bouclé voire crépu que cette texture intermédiaire mais comme ils sont fins et rares, ça me permet d’avoir du volume et de ne pas faire trop pitié, même si je n’ai pas l’air très coiffé soigné…)

Le job et  plutôt bien: le cheveux reste lisse, en place, ce qui est toujours compliqué chez moi quand le temps est humide notamment parce que je perds beaucoup, donc j’ai beaucoup de repousses et toutes les longueurs sur ma tête. Vous comprenez un peu mieux pourquoi je me désintéresse de ma coiffure? Parce que je ne ressemble jamais à rien. Sauf avec ce produit de coiffage, c’est nettement mieux. Et ça ne fait pas produit de coiffage ultra voyant, le cheveux reste naturel. Le truc, c’est qu’il en faut très peu, bien le chauffer et l’étirer, sinon, ça fait cheveux sale. La formule, elle a ce que je veux: pas de silicones que je ne supporte pas. Autant sur le visage, les silicones ne me dérangent pas du tout, autant sur les cheveux, c’est l’enfer: démangeaisons et pellicules assurées. Pour le reste, je ne suis pas hyper regardant, j’avoue, parce que c’est un produit qui s’applique sur les longueurs, donc de la matière morte. Le seul critère, c’est que ce ne soit pas desséchant (et sans silicone), mais avec cette pâtes grasse, ce serait plutôt graissant (sans rire?) si on abuse. (D’où l’aspect sale dont je parlais plus haut.)

Vous vous dites que je fais vraiment du remplissage à parler cheveux ou que je cherche à faire plaisir à la marque, mais, patience, j’ai un truc à dire. (Qui n’est pas forcément hyper sympa pour la marque mais qui vise plutôt l’industrie cosmétique dans son ensemble…) Parce que plusieurs petites choses m’énervent.  En général. Il se trouve que ça tombe sur ce pauvre produit coiffant, pas de chance pour lui.

C’est un coiffant genré.  Oui, il est bien spécifié sur le site de Kiehl’s qu’il s’agit d’un coiffant pour homme. Mais pourquoi? Je ne crois pas du tout aux différences de cosmétiques homme/femme. J’aime bien la métaphore de Paula Begoun, alors, je vais la reprendre: Les cosmétiques, c’est comme de la nourriture pour votre peau. Quand vous nourrissez votre corps, les mêmes éléments sont bons pour tout le monde. Indépendamment de notre âge et de notre couleur de peau, indépendamment de notre sexe aussi, nous avons besoin de vitamines, de fibres, de protéines… Et nous devons tous nous méfier des excès de raclettes.

Je veux bien admettre une différence, l’alopécie d’origine hormonale, mais si vous êtes concerné(e)s (Oui, il y a parfois des dames qui, même si c’est rare) je vous conseille plutôt d’aller chez un médecin pour voir avec lui, il y a des traitements efficaces, que de vous ruiner en cosmétiques.  Et celui qui vous dit ça adore se ruiner en cosmétiques. Personnellement, si ça m’arrive, je préfère penser très fort à Yul Bryner, mais je peux comprendre qu’on le vive mal.

Ce qui justifie le côté masculin, ça semble être le parfum. Très eucalyptus et surtout cèdre. ça sent bon. Ce n’est pas irritant puisque c’est sur de la matière morte, mais quand même, on aurait pu s’en passer parce que ça interfère avec mon parfum. Et puis surtout, au XXIème siècle, la distinction parfum homme/femme, comment dire? C’est un peu obsolète? Je sais, c’est culturel, mais enfin, un peu de mondialisation étant passée par là, on devrait avoir appris qu’il y a des hommes qui sentent bon la rose dans certaines cultures, non? Et puis surtout, on devrait tous avoir compris que les hommes ne sentent naturellement pas le cèdre et les femmes la rose.  Laver des spécimens, laisser les baigner dans leur jus quelques jours, je peux vous jurer que personne ne sentira la rose ou le cèdre. Personne! Plutôt l’indole et le cumin. Si vous ne trouver pas de volontaire pour votre expérience, pas de souci, prenez les transports en commun aux heures de pointe, vous comprendrez de quoi je parle…

Bref, plus d’un quart de siècle après la sortie de Féminité du Bois, merci Serge Lutens, c’est toujours pas gagné.