le blogueur du dimanche est victorien

Peut-être faudrait-il que je présente des excuses pour avoir si peu (pas) publié. Mais je ne le ferai pas, je n’aime pas me forcer et vous avez gagné à ne pas me lire dans l’humeur où je me trouvais. Une surexposition aux réseaux sociaux m’a rendu plus victorien que jamais, alternant entre le « we’re not amused » de la reine d’Angleterre et impératrice des Indes et le plus radical « Off with teir heads! » de la reine de coeur de Lewis Caroll. J'assume, mais je ne tiens pas à vous infliger ça à longueur de billets...

Que les réseaux ne soit pas la vraie vie, je le conçois parfaitement. Mais c’est supposé être mieux que la vraie vie, non? Moi, je n’y vois que laideurs et vulgarité indignants mon bon goût. (C’est mon blog, j’ai le droit de prétendre que j’ai bon goût. Vous avez le droit de ne pas être d’accord parce que je n’ai pas vraiment la possibilité de vous en empêcher, mais enfin, vous n’êtes pas obligés de me lire si je vous énerve trop, n’est-ce pas? Oui, je sais, celui qui dit ça adore lire des gens qui l’énervent, nous sommes tous un peu masochistes… Reconnaissez qu’au moins je n’ai jamais censuré le moindre commentaire, même quand vous n’êtes pas d’accord avec moi.)

Que ce soit sur Instagram ou Twitter, la sphère parfumée est désolante.  il y a les snobs de la niche qui n’aiment que le rare et cher parce que c’est plus élitiste. Pour peu qu’il y ait du concept, ils sont contents. Plus c’est exclusif, plus ils sont enthousiastes. Et ils y a ceux qui font la cour aux marques. Si c’est neuf et si c’est prestigieux, c’est forcément merveilleux. Les critères: que ce soit neuf, à la mode et performant. Il y a du sillage et ils sont ravis. D’ailleurs quand ça sent fort ça plaît aux meufs, ça fait de l’effet aux mecs, ça sent crocro bon et c’est trop de la balle. (D’ailleurs, ne comptons pas trop sur de la sincérité, il est mal vu d’être critique, certains auront l’honnêteté de passer sous silences une chose laide, d’autre relayeront fidèlement la communication de la marque mais on trouve rarement un avis de type « C’est moche, c’est raté. » Certains ont le chic pour faire un article élogieux que les fidèles lecteurs comprendront comme « pas de ça chez moi » quand le lecteur occasionnel se fera avoir. C’est un talent que je n’ai malheureusement(?) pas…)

La culture? L’émotion? Le sens de l’esthétique? Oubliez tout ça! Je ne dis pas qu’on doive se complaire dans des parfums antiques (enfin, le siècle passé), mais les goûts de gens qui semble avoir découvert le parfum en 2004 m’impressionnent assez peu. Et ça me fatigue. Et j’ai de plus en plus envie de ne plus m’exposer, de ne plus discuter. Je suis absent, muré dans le silence méprisant de celui qui contemple le siècle et le désapprouve. Et je n’aime pas ça. Je n’aime pas être comme ça. Je n’aime pas être ce personnage négatif et râleur jusqu’à la caricature. Et je n’ai pas envie de vous infliger ça. Du coup, je ne publie pas, plus, je m’éloigne. En même temps, ça m’embête, parce que je suis moins les gens que j’apprécie vraiment. (Ils se reconnaîtront, j’espère!)

Bref, voilà, c’était le discours sur l’état du blog et le pourquoi. J’en profite pour annoncer une semaine de vacances, après une semaine à ne rien faire, oui, j’ai tous les culots.  Mais je peux, parce que comme vous avez vu sur les photos: je prends le thé (Yunnan d’Or, un classique) dans la plus jolie théière du monde. (Merci à Honoris Causa, fournisseur officiel de merveilles.) Et je sens divinement bon pour un homme de Caron, une vieillerie qui étonnerait tout le monde si elle sortait aujourd’hui en niche tellement c’est beau et qu'on ne sent plus parce que les gens n'ont aucune culture. J’ai beaucoup porté Caron cette semaine. (QUE du Caron en fait.) Dont Parfum Sacré, une très belle rose épicée qui émerveillerait encore si elle sortait aujourd’hui et qui est un parfum bien trop sous-estimé que je vous invite à revisiter. J’en profite pour signaler que la maison Caron a été rachetée. J’espère que les nouveaux propriétaires sauront quoi faire de cette belle maison. Soyons optimistes!