étrange

«  Elle était empreinte d’une étrangeté… »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1921.

Certains parfums désarçonnent. La première fois que j’ai senti Dancing on the moon, j’ai vivement reculé en me disant que ce n’était pas pour moi pour la simple t bonne raison que c’était un solaire. Un accord jasmin-fleur de frangipanier, tout ce qui n’est pas moi, peu importe que ce soit beau ou pas. Les vahinés enduite de Monoï, voilà bien quelque chose qui ne me ressemble pas, ne me fait pas rêver. Dans un deuxième temps, je suis revenu y mettre mon nez parce que… Des aldéhydes ! Et ça, c’est tellement moi !

La rencontre de l’univers traditionnel de la couture aldéhydée pour bourgeoise glacée avec celui de la polynésienne sensuelle déroute et surprend. L’effet solaire est bien là mais refroidi par un effet pressing, fer chaud, qui n’a rien à voir avec lui. Le mélange est avant tout étrange. C’est curieux, mais bien fait et assez original. Pour une fois, j’ai presqu’envie de dire que le nom colle avec la fragrance : on peut effectivement y voir comme un clair de terre depuis la froide surface lunaire.

Le mélange chaud-froid prend bien Les notes métalliques ont de la rondeur alors que l’accord solaire se fait plus urbain. C’est étrange et pas déplaisant du tout. Résolument nouveau comme accord aussi, mais je me demande qui va aimer : les amateurs de solaires ou les amateurs d’aldéhydes ? Comme il unit deux univers contraires, je ne suis pas persuadé qu’il plaise aux amateurs de l’un ou l’autre genre. Plutôt à ceux qui recherchent quelque chose de nouveau et qui viennent de registres totalement différents. En tous cas, moi, je n’arrive pas à savoir ce qu’il m’inspire…*

Dancing on the moon, Replica par Maison Martin Margiela, 2016.

*Vous avez le droit de me jeter des pierres parce que j’ai écrit tout un billet sur un parfum juste pour dire que je ne sais pas ce que ça m’inspire.

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