ça ne va pas être possible #avril2016

“the eye has to travel.”

Diana Vreeland

L’écriture est un exercice difficile pour moi en ce moment. Pas de grande remises en question ou de « je n’ai rien à dire. » Et ce n’est pas que j’ai plus de mal qu’avant à me tenir à quelque chose, ça a toujours été compliqué, ça le reste, mais ça ne s’aggrave pas. C’est plutôt que j’ai d’autres envies, plus visuelles.



J’ai toujours aimé la photographie, l’image. Et c’est ce qui m’intéresse le plus en ce moment, j’ai ressorti mon appareil alors que depuis longtemps je photographiais tout à l’iPad, moins encombrant et plus facile à manier. Mais les possibilités ne sont évidemment pas les mêmes. Pas de jeux de mise au point, de profondeur, ce qui explique en partie les filtres sur Instagram et autres applications, parfois jusqu’au trop, jusqu’au kitsch.

J’ai aimé faire des photos, pas nécessairement bonnes, je dis bien que j’aime en faire, pas que je les fais bien, le jour où on m’a mis un appareil entre les mains. J’étais assez jeune, enfant. C’était en vacances et mes parents voulaient être de temps en temps sur les photos, j’imagine. Il se trouve qu’elles étaient plutôt bonnes, bien cadrées, pas trop mal composées. J’ai toujours un peu tendance à être un peu maniaque du cadrage et du recadrage d’ailleurs. (C’est si facile avec le numérique !)
En revanche, je suis un peu chromatophobe : en argentique, j’ai toujours travaillé en noir et blanc, d’où l’importance de la composition. C’est un goût, j’aime de la même façon le cinéma en noir et blanc: une distance est introduite dans l’image, qui n’est plus la réalité, la composition est plus importante, et il faut essayer de réfléchir autrement, en termes de contrastes, de masses, de textures aussi. L’aspect surprise au développement, j’adorais. Avec l’argentique, surtout en noir et blanc, on découvre toujours la photo qu’on a faite, rien n’est gagné d’avance et ce qu’on croyait des essais peut s’avérer plein de charme alors que l’image sur laquelle on misait peut décevoir…

Bon, tout cela n’est guère compatible avec un blog parfum. Les mots sont nécessaires au parfum. L’image ne suffit pas. Ce n’est donc pas nécessairement pour le blog que je ferai des photos, forcément sur le blog que je les montrerai. Mais peut-être serai-je un peu plus lointain, un peu plus distant. Enfin, c'est plutôt positif de ne pas rester enfermer dans un petit monde de blogueur qui tourne en rond. Je n'en ai pas assez du parfum, je n'ai pas envie d'en sortir, je suis trop atteint pour ça, mais c'est plutôt sain de s'intéresser à autre chose, d'ouvrir son horizon, sinon, on s'épuise, on radote et ça, c'est pas possible...

Commentaires

  1. Je serai heureuse de pouvoir voir vos clichés. Pas que que je sois lassée du parfum mais la diversité c'est la vie!

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  2. Bonjour Dau,
    tout d'abord je dois vous dire absolument que je suis méga-super-amoureuse de vos cils.
    Après deux semaines sans odorat, en me parfumant par coeur, je crois pouvoir dire que parfois, se détacher un peu de ce monde parfumé sert à donner une perpective bien différente des choses, pour ne jamais oublier le plaisir des odeurs, pour se faire du bien.
    En ce qui me concerne je me suis toujours plue à regarder vos photos sur ce blog et sur l'ancien (Je garde encore le lien pour relire les billets de temps à autre). J'aime bien regarder ces photos raffinées et élégantes, je crois que vous êtes vraiment doué pour les images (et pour l'écriture aussi c'est évident!). En ce qui concerne les couleurs, je suis absolument pour le noir et blanc sur les photos, et sur les films, c'est une approche absolument différente, une façon de travailler, disons, plus "aiguisée". Je possède un vieil appareil photo RETINA 3C qui date de l'an 1954 et qui fait des choses incroyables en noir et blanc.
    Que ce soient des images ou des mots je suis toujours contente de regarder vos billets.
    A bientôt!
    Sara
    P.S.: Je profite de l'occasion pour vous dire que ce soir je fais (avec les autres auteurs bien sûr), la présentation du livre "Les Femmes dans l'Histoire 3 (Mujeres en la Historia 3)". Cette fois je ne vais pas chanter puisque je suis encore souffrante et je crains une quinte de toux mais une jeune fille va jouer du piano.

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    1. Bonjour Sara, et merci,
      J'espère que la présentation s'est bien passée! Par solidarité, j'ai moi-même la gorge en feu et une voix cassée... En avril ne te découvre pas d'un fil dit le dicton. Je ne l'ai pas fait, mais j'agonise quand même. Monde cruel!
      Un vieil appareil, quel trésor! ce n'est pas trop compliqué de trouver des films et de faire développer? J'avoue que le coup et le service de moins en moins bon m'ont fait passer au numérique, mais ce n'est pas sans regret. Je reste nostalgique de l'argentique, même si la retouche peut être amusante et dans une certaine mesure créative... (à condition que ça ne serve pas juste à lisser toutes les aspérités et à formater!)
      à bientôt
      Dau

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  3. Bonjour Dau,
    pour répondre à vos questions, oui la présentation s'est très bien passée et le lendemain à la radio encore mieux (moins d'auteurs et davantage de temps pour parler), les questions posées absolument pertinentes, une très belle émission à mon avis, je suis contente.
    Pour ce qui est des films pour l'appareil photo, on trouve toujours sans problèmes, le plus difficile est cependant de trouver de bons laboratoires mais comme je suis têtue, j'insiste, je recherche des professionels et finalement j'arrive à trouver. J'utilise également le numérique mais c'est autre chose et même quand la qualité choisie est bonne elle n'arrive pas au niveau de détail de ce vieil appareil avec son unique filtre jaune (pour des blancs plus blancs et des noirs plus noirs).
    A très bientôt!
    Sara

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    1. Bonjour

      Ah, le bon vieux filtre jaune, que de souvenirs! Et le filtre polarisant aussi avec lequel j'aimais jouer pour assombrir le ciel, et le rendre plus bleu en couleur. Les labos, à Bruxelles, ça devient quasiment impossible. Tout est expédier loin, plus rien n'est traité sur place, impossible de dire au photographe qu'on voudrait plus ci où ça...

      Bravo pour la présentation Sara!

      à bientôt,

      Dau

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