parfois sans culotte, jamais sans perruque

« Ce changement n’était peut-être pas aussi extraordinaire que le trouvait M. de Norpois. »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

C’est le temps du nettoyage de printemps et du changement… Et, là, je devrais vous faire un billet sur l’exfoliation ou sur les parfums de printemps. Mais non, je  vais juste parler très narcissiquement du blog et d’un micro changement cosmétique… Suite à une discussion sur Twitter avec Mr Phoebus*, j’ai un peu changé le titre et le sous-titre du blog. Pour être plus moderne (enfin, pas tant que ça, non plus, juste dans le titre en lettres capitales !) et aussi parce que le sous-titre ne collait plus vraiment avec le blog et son esprit. 

J’avoue que quand Phoebus m’a parlé du sous-titre, ma réaction a été de venir voir sur le blog quel était le sous-titre du blog. "Vis ma vie de perfumista." C’est dire comme je le voyais encore. J’admets que présenté comme ça, je ne fais pas blogueur sérieux. Voyons le bon côté des choses, le monde est empli de gens qui se prennent au sérieux et ne s’en porte pas forcément bien, je suis ravi de ne pas faire partie du lot. Et puis, c’est toujours cette histoire que ce blog est un loisir et doit le rester. Je ne me mets aucune pression. J’écris parce que ça me plaît, sur ce qui me plaît et me déplaît, quand ça me plaît. Remarquez que je fais des efforts pour être un peu régulier quand même. Il y a une toute petite pression qui me pousse à me mettre devant la page blanche quand même. Et heureusement, sinon j’arrêterais, comme bien trop de choses commencées et jamais menées à bien. 

Bref, on m’a suggéré des sous-titres, mais qui ne me plaisaient pas vraiment. Parce qu’ils étaient un peu trop sérieux, justement, et que je n’ai pas vocation à être ou devenir une référence, même sur les sujets les plus légers et futiles qui sont ceux que je maîtrise le mieux. C’était ambitieux, mais un peu prétentieux. Alors, j’ai choisi cette devise d’un petit groupe dont je fais partie : "Parfois sans culotte, jamais sans perruques." Au départ, c’était une plaisanterie, mais pas tant que ça. (Et quand bien même, ce blog a vocation à rester léger. Sans devenir une grosse blague quand même, mais bon…)

Tout ça fleure bon le XVIIIème, voyez-vous. La perruque, forcément poudrée, c’est une allusion à un côté rétrograde, très marquise égarée en son château qui n’a pas bien compris que le monde s’était écroulé et que le roi avait été décapité. C’est peut-être un début d’Alzheimer, mais il y a des choses que je n’arrive pas à enregistrer et qui sont à chaque fois une très mauvaise surprise. Les reformulations, le fait que les gens aiment le sucre, etc. Et sans-culotte, c’est peut-être une allusion à notre côté démocrate, un peu peuple et pas snob, qui veut du beau pour tous, du beau dans la rue. La volonté d’édifier les masses étant, du reste, passablement égoïste puisque c’est aussi et surtout pour ne plus devoir subir toutes ces horreurs qu’on m’inflige à longueur de journée et de trajets en bus. 

bois lumière, Anatole Lebreton
Avouons-le aussi, sans culotte, c’est aussi et surtout un hommage à une certaine parfumerie, hélas ancienne, qui n’avait pas peur de sentir la bête et "les dessous de femme qui se néglige" pour citer Guy Robert, le papa des merveilleux Calèche, Madame Rochas et Amouage Gold. Parce que sentir le shampoing, moi, je dis non merci. Le propre, le savon, oui, mais avec un poil de cul qui traîne dessus comme dirait Anatole Lebreton. (Oui, je sais, ce n’est pas bien de dénoncer ses petits camarades…)

Parfois sans culotte, jamais sans perruque, dans le fond, c’est tout un programme, éventuellement interdit au moins de 18 ans, mais ce n’est pas bien gênant puisque je vous parle souvent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…


* Je renvoie vers le blog, mais le dernier billet date d'août 2015. Espérons que ça les motive un peu à écrire... (Si vous me lisez les enfants...)

Commentaires

  1. Bonjour, nous somme un groupe d’étudiant en marketing et nous réalisons une enquête marketing sur le parfum, votre participation nous serait d’une grande aide pour la finalité de ce projet.
    http://enquetes.modspeparis.com/parfum/Parfum/questionnaire.htm

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  2. Bonsoir Dau

    J'adore votre sous-titre, décadent et irrévérencieux, un peu dans l'esprit de "Que la fête commence", le film de Bertrand Tavernier...
    Quand à l'éducation du peuple, permettez-moi de citer "Le Livre du thé", de Okakura Kakuzô, que je suis en train de lire grâce à vous : "(la philosophie du thé) représente, par-dessus tout, le véritable esprit démocratique de l'Extrême-Orient en ce qu'elle fait de chacun de ses adeptes un aristocrate du goût". Puissions-nous devenir chacun de nous des aristocrates du goût grâce à la dimension sensuelle et spirituelle du parfum...
    Bien à vous
    Cécile

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    Réponses
    1. Bonsoir Cécile,

      L'aristocratie du goût? Si seulement. Mais rêvons un peu!

      à Bientôt,

      Dominique

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