tomber dans le sommeil

« Tout à coup je m’endormais, je tombais dans ce sommeil lourd où se dévoilent pour nous le retour à la jeunesse, la reprise des années passées, des sentiments perdus, la désincarnation, la transmigration des âmes, l’évocation des morts, les illusions de la foie, la régression vers les règnes les plus élémentaires de la nature, tous ces mystères que nous croyons ne pas connaître et auxquels nous sommes en réalité initiés presque toutes les nuits ainsi qu’à l’autre grand mystère de l’anéantissement et de la résurrection. »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

Souvent, j’essaye de dire, d’expliquer, qu’il faut laisser les pyramides en Egypte et cessez d’en faire un élément sacro-saint de la culture parfum. Au départ, elles étaient une gentille aide dans les dossiers de presse pour le journaliste pressés et dénués de nez, un guide dans la ballade du parfum, des point de repères. Pour beaucoup, elles sont CE QU’IL FAUT sentir, voir la « composition .» Il y en a dedans, il n’y en a pas dedans… OK, quand on parle de rose ou d patchouli, mais parfois, j’ai l’impression que pour certains, des petites mains dans les usines, pressent pèches et pralines au dessus des flacon pour faire un parfum.  

L’Eau Sereine est un bon exemple. On nous parle de mandarine, lavande et cèdre. Oui, pourquoi pas… Mais avouez qu’avec ces éléments on peut imaginer quantité de parfums différents allant du dessert chez un glacier renommé au paysage provençal… Oh, oui, en faisant un effort, je peux percevoir ces notes, ces éléments, dans cette eau, mais j’y sens aussi tout autre chose.

La première impression est étrange et déroutante: je m’attendais à une infusion naturaliste et paysagère et c’est le lavoir que j’ai senti. Le lavoir où les femmes allaient laver les draps dans de grandes machines. Le lavoir à cet instant précis ou les draps sortait du séchoirs, étaient amidonné et passaient à la calandre. Une sensation de propre, de net où effectivement je perçois des éclats de mandarine. Ensuite vient peu à peu la lavande qui reste légère, discrète, transparente dans cette ambiance propre.

L’Eau Sereine sent bon l’hôtel et le repos si différent des vacances. De grandes fenêtres par lesquels la lumière entre à flot, des murs clairs, des meubles en bois de citronnier et le lit, central, où on se glisse entre les draps frais, des draps raides, qui craquent, des draps qui sentent bon le propre et le luxe. Ces draps entre lesquels on dort si bien, après une journée de promenade au grand air, c’est exactement ce que m’évoque cette Eau Sereine. Ce n’est pas vraiment un parfum. Je n’arrive pas à le porter comme ça. C’est d’ailleurs beaucoup trop léger pour être un parfum. J’utilise principalement la brume d’oreiller et m’en sers comme d’une infusion de camomille avant d’aller dormir. C’est apaisant et effectivement serein. 

Eau Sereine, le couvent des minimes, 2016.
Existe en cologne et en brume d’oreiller.

Commentaires

  1. Bonsoir Dau,
    j'adore ces draps frais et raides, en coton blanc des lits d'hôtel. En principe je dors toujours très bien mais dans les hôtels je dors paisiblement alors qu'il y a beaucoup de personnes qui n'arrivent pas à s'endormir dans un lit étranger, qui n'est pas le leur.
    Le Couvent des Minimes, il faudra attendre que cette eau séreine arrive en Espagne car la distribution n'est pas bonne, ce qui est bien dommage, mais rien qu'à a lecture je me sens tentée.
    A bientôt!
    Sara

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Sara

      J'avoue que ces draps d'hôtel sont un bonheur pour moi. 0 la maison, j'ai beau repasser les draps, ce n'est pas pareil... Mais le plaisir des draps frais aide vraiment à dormir!

      C'est bien dommage pour la distribution du Couvent des Minimes car leurs jolies colognes ont tout pour plaire au public espagnol avec leur belle fraîcheur...

      à bientôt

      Dominique

      Supprimer

Enregistrer un commentaire