propre et net

"Aux courses, Melle Léa avait un petit chapeau blanc et une petite ombrelle blanche, c’était ravissant. Je ne sais pas ce que je donnerais pour avoir cette petite ombrelle."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

Je ne suis pas nécessairement fan d’État Libre d’Orange. Souvent, j’y vois des noms gratuitement provocants pour des parfums somme toute très classiques, joliment construits mais pas nécessairement indispensables en dépit de quelques belles réussites. Avec Cologne, c’est une autre histoire : un nom classiques et un jus qui ne se cache pas d’être classique, le revendique même. Et le parfum suit le propos.

Cologne est la transcription parfaite, et luxueuse, de tout ce qu’on attend d’une cologne en eau de parfum. Rien de plus, mais rien de moins. Et pour l’amateur de colognes, le plus eut été un moins! Un départ agrumes, citron et orange, légèrement rafraîchis de vert, et un cœur floral très fleur d’oranger, versant propre et frais, net, strict. Le fond de muscs blancs est remarquablement maîtrisé, il soutient, apporte de la tenue et du sillage sans tirer le parfum vers la lessive.

C’est un intemporel, mais rajeuni par l’épure, sa simplicité lui apporte de la modernité. C’est tout ce qu’on attend d’une cologne sans tomber dans le générique ou la banalité qui guette quand on veut faire quelque chose d’universel. Minimaliste sans pauvreté, Cologne offre le plaisir de sentir beau le propre et net. Je me réjouis de le porter en été ou sa fleur d'oranger devrait faire merveille... (Si vous l'avez déjà tenté, dites-moi!)

Cologne, Alexandra Kosinski pour État Libre d’Orange, 2014.

Commentaires

  1. Bon après-midi Dau,
    j'avoue moi aussi avoir un certain problème avec Etat Libre d'Orange, j'aimais beaucoup sur toute Like This qui malheureusement disparaissait sur ma peau une fois que les notes de tête partaient. Je dois absolument tester cette cologne et m'assurer qu'elle est disponible à Madrid. La plupart des références sont disponibles chez le Secret du Marais, une boutique française et les jus aux noms plus transgresseurs sont aussi vendus dans les boutiques Agent Provocateur.
    La Cologne n'est pas le seul ELO à tester, Fils de Dieu..., La Fin du Monde, je dois les essayer à nouveau.
    Je vous tiendrai au courant.
    A bientôt!
    Sara

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  2. Je corrige: "J'aimais surtout Like This..."

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  3. Si on fait abstraction de la provocation du nom, le joli et finalement sage Tom of Finland me plaît bien aussi: quelques aldéhydes, un faux air de cologne au départ et un très joli cuir, très peau fine, traitée et un peu aseptisée, pas du tout brutale comme son iconographie pourrait le laisser penser. Bref, c'est un peu dommage de se cacher derrière une telle image, mais sans ça, on ne parlerait pas autant d'eux...

    Mais je trouve que c'est une marque qui ne s'en sort pas si mal, par rapport à d'autres que je trouve parfois un peu "imposteurs." Au moins, les jus sont jolis la plupart du temps.

    On se tient au courant de nos essais, j'ai une miniature de la fin du monde à tester ainsi que l'après_midi du faune...

    à bientôt

    Dau

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  4. Bonjour Dau, j'avais oublié également l'Eau de Protection de Rossy de Palma qui ne me déplaisait pas, bien que la rose sentait un peu trop l'odeur du sang -un parfum Penny Dreadful- Il y a aussi Fat Electrician, le vétiver, puis finalement Putain des Palaces, ce duo rose violette poudré et cuiré qui est vraiment agréable à porter. En ce qui concerne autant les noms que l'iconographie, je les trouve transgresseurs sans plus mais vous avez raison: sans ces images on parlerait moins d'eux, c'est de la publicité finalement.
    A bientôt!
    Sara

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