« on donne du sucre à un chien qui a fait le beau. »
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922.
Nouveau rendez-vous, "ça ne va pas être possible" sera l'occasion de me plaindre, de râler, de mépriser, parce qu'il y a certes des favoris dans la vie mais aussi des détestés. Et pour commencer, un shampooing...
J’ai utilisé jadis quelques shampooing Fructis, comme à peu près tout le monde, j’imagine et j’en avais gardé un assez bon souvenir de cheveux brillants, sans plus savoir pourquoi je m’étais tourné vers d’autre gammes, d’autres marques. Aussi quand j’ai eu un échantillon sous la main, je me suis empressé de l’utilisé, pour voir, en me disant que ce serait peut-être l’occasion de renouer. Et puis, j’ai compris. Je me suis souvenu. L’odeur.
Fructis pue littéralement l’usine de bonbons aux fruits de synthèse dopés à la saccharose. Ecoeurant, dégoûtant, répugnant. Absolument insupportable. Et pourtant, Fructis a plu. Il a même fini par envahir les comptoirs des parfumeries. On cite souvent Angel de Mugler comme ancêtre de la famille gourmande, c’est oublier Fructis, le grand ancêtre des parfums sucettes, sirops et coulis. Fructis a été une création importante pour la parfumerie moderne, il a ouvert une voie.
Une voie catastrophique dont j’espère toujours qu’on sorte mais dans laquelle certains s’entêtent, s’extasiant "ça sent trop bon, ça sent le bonbon." En attendant, Fructis, c’est non, non et re-non!
Fructis, Garnier, 1996.
ça ne va pas être possible...pour moi non plus.
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