sélection hivernale

"Mais l’hiver, plus courte sans doute et plus sombre, l’herbe continuait à s’étendre au loin devant le château."

Marcel Proust, Jean Santeuil, 1952.

II. l’hiver mis au vert.

Le réflexe commun est de se précipiter sur les douceur, de s’envelopper dans la chaleur, pourtant, je suis bien d’accord avec Mister Phoebus, l’hiver est aussi la saison du vert. Pas le vert léger et printanier, les verdures aimables, champêtre, les nuance de balade au jardin, mais un vert vif, cinglant, qui fend l’air froid et brûle comme la glace.


Jean-Louis Scherrer est un parfum que j’apprécie de plus en plus. Son chypre vert aldéhydé peut ne pas se faire remarquer, car, oui, c’est un parfum très classique, mais quelle coupe parfaite ! Quel tomber impeccable ! Il ne donne pas dans l’originalité, la mode. Il n’a rien de tonitruant. Non, il a cette élégance vraie d’être à sa place, ce chic d’être toujours juste, le genre de parfum dont on ne peut tout simplement pas se passer quand on y a goûté.

Ma Griffe de Carven, toujours présent et assez bien revisité, est plus exubérant. Plus rembourré, plus chaud, c’est le chypre vert à l’élégance plus impertinente, plus personnelle. Compact, il fait vieilli parce qu’il est peu lisible et doit faire le désespoir des amateurs de pyramides qui veulent absolument reconnaître dans leur sent-bon ce que le dossier de presse à dit qu’ils devaient y trouver. Pas un parfum de débutante car s’il donne de l’assurance, il en réclame également, il faut assumer ce parfum de caractère.

Silences (en vintage), de Jacomo, est incontestablement plus moderne, du vert, des fleurs et un fond poudré-savonneux qui arrondi à peine les angles. C’est un parfum stylisé, très tendu, qui refuse la douceur au profit d’une élégance altière, très épurée, presque froide. Si les précédent peuvent fait peur car trop "adulte, Silences est à jamais jeune dans le style "couture mais sport" des années '70.

(à suivre, encore, parce qu'il faut parler des iris!)

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