sélection hivernale

"Et le chant du coq, semblant fêler en passant l’air dur comme du givre, prenait quelque chose de vif…"

Marcel Proust, Jean Santeuil, 1952.

III. l’hiver irisé

L’iris, c’est toujours beau, un peu distant pour l’élégance, poudré, soyeux, terreux, un peu carotte aussi. (Penchez-vous sur le plat de carottes que vous venez de râper et respirez! C’est délicieux, alors ne faites pas les dégoûtés !) Certain le tire même du côté de la gourmandise et du cacao. (Mon Dieu mais quelle horreur ! Avis personnel parfaitement assumé.) En hiver, l’iris est encore plus beau, plus net. Personnellement, je l’aime par tous les temps, mais je trouve que la chaleur tend à l’écraser un peu…


L’Infusion d’Iris de Prada est un parfum qu’on oublie un peu mais qui fait toujours son effet lorsqu’on le redécouvre : un peu cologne, un peu poudré, propre mais pas hygiéniste, c’est vraiment une version moderne des grand classiques pour dame avec un petit quelque chose qui lui évite d’être daté ou trop classique.  Très facile à porter, c’est vraiment un basique indispensable pour moi, une chemise blanche olfactive, impeccable, sur laquelle on peut toujours compter.

Duel d’Annick Goutal partage le même côté cologne (il est très marqué par un départ "thé Earl Grey"), mais s’acoquine au cuir pour un fond un peu plus voluptueux qu'on ne l'aurait cru. Même registre de fausse simplicité-vraie sophistication, traité ici avec une finesse incomparable. Trop remarquable que pour se faire remarquer, sa retenue est l’élégance incarnée.

IV. l’hiver en fleurs


S’il est une odeur qui réchauffe l’hiver, c’est celle du mimosa, cette douceur venue du sud qui s’offre en ce moment et jette son éclat doré, distille sa douceur miellée poudrée, dans la maison… En parfum, on trouve assez peu de mimosas curieusement. Pourtant, c’est joyeux, un peu gourmand, très doux et enveloppant, ça pourrait cartonner comme parfum «doudou.» Seul handicap, l’aspect poudré qui peut faire un peu vieillot… Champs Elysées de Guerlain, un joli bouquet lumineux, est le seul mimosa mainstream, desservi par un nom fort peu champêtre et par ses aînés Guerlain : il aurait eu plus de chance de connaître le succès dans une ligne du genre Aqua Allégoria. Le Mimosa pour Moi de l’Artisan Parfumeur est un peu sale grâce au cumin qui confère à la fleur une pointe d’humanité sensuelle, c’est fort joli. 
Mais celui qui m’accompagne cet hiver, c’est mon coup de foudre de septembre : l’Essence Insensée de Diptyque qui marie le mimosa à l’héliotrope, accentue les nuances poudrées, le rend plus crémeux, c’est un peu plus complexe et un rien old fashion, tout ce que j’aime en quelque sorte…

A la demande de certains, je tague pour connaître leurs sélections: Poupoune in make up land (c'est elle qui l'a voulu!), Mr Phoebus (déjà cité dans la première partie!, Poivre Bleu (qui publie trop peu))et Musque-moi. (qui doit se changer les idée de l'Olfactorama.)Spécial tag pour Une fée dans les étoiles que ça fera sortir de sa zone de confort parce que c'est pas une blogueuse parfum... (Oui, c'est du sadisme)Et n'hésitez pas à me dire ce que, vous, vous portez, ça me donnera peut-être des idées/tentations/bonnes raisons de craquer en blâmant quelqu'un d'autre. 

Commentaires

  1. Il faudra quand même que je l'essaye cet Infusion d'Iris... depuis l temps que j'en entends parler!
    J'aime aussi beaucoup le mimosa, mais surtout en parfum d'ambiance, alors il faudra aller sniffer ça aussi *griffonne sur son petit carnet*

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    Réponses
    1. Oui, il faut le sentir,c'est un classique du XXIème siècle! Enfin, il faut surtout le porter car son comportement est surprenant et c'est porté qu'il se révèle! Quand au Diptyque: c'est justement parce que ce n'est "pas qu'un mimosa" que je l'aime, il est plus riche et évolutif qu'un soliflore avec de jolis passages poudrés, un peu gourmand, etc...

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