une flambée dans le boudoir...

"...comme Mme Swann trouvait qu’on gelait chez elle, il m’arrivait souvent de la voir recevant dans ses fourrures, ses mains et ses épaules frileuses disparaissant sous le blanc et brillant tapis d’un immense manchon plat et d’un collet, tous deux d’hermine, qu’elle n’avait pas quitté en rentrant et qui avait l’air des derniers carrés des neiges de l’hiver plus persistants que les autres, et que la chaleur du feu ni le progrès de la saison n’avaient réussi à fondre."

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, à l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

bougie Cendres Dorées, Annick Goutal
Parce que le froid  arrive, Annick Goutal sort pour étoffer sa collection de bougie Cendres Dorées qui évoque le feu dans la cheminée. C’est un classique de la parfumerie de niche, un positionnement autre que celui d’Amande Gourmande, plus pointu… Difficile de rivaliser avec ce qui existe déjà et d’en donner une version personnelle. Pourtant, le parfum est  signé, négligeant les aspects "ma cabane au Canada" ou chalet à la montagne façon Heidi et son grand-père, assez rustique, pour arrondir sa note, la rendre moins âpres, moins dérangeante, et nous diriger vers quelque chose d’un peu plus Versaillais  du genre "flambée dans le boudoir de Madame de Pompadour."

Cette bougie à odeur feu de bois est l’une des plus abordables de sa catégorie, l’une des moins rustiques, d’autant que la diffusion n’est pas excessive, ce qui n’est pas forcément très agréable avec ce genre de senteur… J’ai parfois eu l’impression en entrant dans une pièce que c’était "feu de cheminée" plus qu’autre chose et l’âpreté peut déranger certains invités, notamment au moment des repas. Avec Goutal, c’est beaucoup plus civilisé et crée une ambiance agréable, sans prendre le pas sur tout le reste.


Pour ceux et celle qui préfèrent les flots de dentelles à la chemise de bûcheron.

Bougie Cendres Dorées, Isabelle Doyen et Camille Goutal pour Annick Goutal, 2014.

Commentaires

Enregistrer un commentaire