why

 


Même si mars a très officiellement battu des records de pluie à Bruxelles, comme à chaque printemps, je me trouve quand même très Saint Laurent. C’est l’une de ses marques où je me dis que je pourrais passer ma vie sans en sortir, si jamais je devais choisir, ce qui n’arrivera probablement jamais. (Déjà parce que j’ai du stock et que je peux faire face à toutes les pénuries et interdictions pour un temps certain.)  

Ce serait peut-être même le bon choix car s’il n’y a pas vraiment de parfum de douairière, de choses abominablement belle époque qui sentent l’arrière-grand-mère, la marque possède de beaux classiques pas trop datés (pensez au nombre de sous-opium qui sont sorti en suscitant l’engouement dans la niche du XXIème siècle), et de parfums certes pas toujours à la pointe de la mode (la mode s'est arrêtée le 22 janvier 2002 de toute façon) mais qui donnent malgré tout cette impression d’être dans le siècle. Pour moi, cela a probablement commencé avec Paris, cette jeunesse de 40 ans (mon âge. Silence les mauvais esprits !) qui m’a séduit au moment de sa sortie et depuis, régulièrement je vais, je viens, portant volontiers le très chic Rive Gauche et ne boudant pas mon plaisir à arborer ma Lavallière, lorgnant vers d’autres et faisant joyeusement des réserves. 

Dernière trouvaille, un GROS flacon de Y, que je considère comme l’un des parfums les plus élégant au monde, qui m’autorise à le porter avec un peu moins de parcimonie parce que la peur de manquer est bien présente. Le parfum, c’est comme un bon drama, on binge watch et, quand arrivent les derniers épisodes, on voudrait que ça ne se finisse jamais pour ne pas quitter ces personnages qu’on a appris à tant aimer.


Je suppose que j’associe printemps et Saint Laurent à cause de Paris, mais peut-être à cause de cette « impression de modernité » qui va avec le renouveau de la saison et le fait que mon affection pour la maison soit surtout tissée de fils rose. Et puis mon anniversaire arrive et ce n’est pas le moment d’afficher 213 ans au compteur, parce que je n’ai pas dépensé des fortunes en skincare pour entendre des « seulement ? » très étonnés quand je dis que j’ai...

Ça dépend des jours !

a league of nobleman

Si vous voulez parler drama, je vous épargne la liste des niaiseries sentimentales que j’ai pu enchaîner ou des acteurs stupides mais beaux jouent des personnages qui ont tous les malheurs du monde (pauvres, orphelins, affublés d’enfants malades, etc. Ne rien rayer, pas de mentions inutiles) mais réussissent après moult détours, dus aux circonstances qui ne sont pas faciles, oh non ! et à leur bêtise, à mener une intrigue où ils trouveront le bonheur à la fin après avoir beaucoup sollicités leurs (et nos) glandes lacrymales. C’est fou comme pleurer va bien aux acteurs beaux, avec beaucoup de filtres et de highlighter, alors que dans la vraie vie, enfin, la mienne du moins, ça fait juste les yeux rouges et gonflés, ce qui ne flatte absolument personne. (Bien que je valide le fard à paupière rouge façon geisha, difficile à maîtriser, je vous l’accorde.) Mais…

Coup de cœur pour à league of nobleman. (sur Viki) À ma très grande surprise. Vraiment je m’étais dit que je ne regarderais pas cette série chinoise. Mais quand même les images semblaient fort jolies et la production soignée. (Je confirme cette première impression : la bande annonce ne ment pas. En dehors d’effets un peu systématiques et de recours à la synthèse un peu voyant, c’est fort plaisant à voir. On sent le budget. Un peu trop ?) 


C’est une histoire de détective à la Sherlock dans la Chine impériale où il y a des nouilles, des chatons, du thé, une douairière et pour bien dormir les héros sniffent le parfum des orchidées.

 

L’intrigue de meurtres alambiqués qui se relient entre eux et finissent par mettre à jour un énorme scandale au plus haut sommet est un peu difficile à suivre au début mais on s’attache très vite aux détectives, on se laisse porter par les images, on finit par comprendre où on veut en venir, sans anticiper tous les coups. Les 29 épisodes passent à toute vitesse et j’aurais pu en regarder plus. (Les niaiseries sentimentales, je suis plutôt du genre à trouver que la moitié des épisodes est fort dispensable.) La longueur permet aussi d’affiner le trait, de donner un peu de subtilité et de profondeur aux personnages qui ne sont pas d’un seul bloc. Il y a beaucoup d’ambiguïté et c’est ça qu’on aime. (Les gentils des dramas sentimentaux qui souffrent pendant 29 épisodes, on peut aimer à condition qu’ils réussissent à réveiller notre sadisme le plus malsain.)


Le bémol, c’est la place faite aux femmes, quasiment absentes de l’intrigue et réduites à deux figures un peu caricaturales : la bonne mère qui se sacrifie et la mère castratrice, la sorcière avide de pouvoir. Certes, ça dépeint une société ancienne qui ne laissait pas beaucoup de possibilités aux femmes, mais la série semblent valider le fait que sortir de son rôle est mauvais, trouble l’ordre des choses et ne remet vraiment rien en question. (Oui, je SAIS, c’est une production chinoise…) C’est pas très 2023 comme attitude. Ça ne m’a certes pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à regarder, à être complètement pris par l’intrigue et à m’attacher aux personnages masculins. (Et à l’impératrice douairière parce que même caricaturales on adore les douairières surtout quand elles sont hyper stylées.)

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