« À la lecture de ces pages, quelque chose d’un peu magique s’est passé qui, pour la première fois, lui a laissé entrevoir que les livres pouvaient être meilleurs que la vie. »
Quoi de neuf ? Proust, toujours Proust. Clara lit Proust.
Voilà qui m’a fait une pause entre Sodome et Gomorrhe. Pause non nécessaire
mais quand j’ai vu le livre dans la librairie, je n’ai même pas réfléchi et je
l’ai embarqué. Et lu le lendemain dans la foulée pour cause d’envie.
Stéphane Carlier s’attaque à un cliché qui veut que Marcel
Proust soit une lecture difficile, élitiste, réservée aux âmes délicates/snobs.
Et pour ce faire, il part d’un cliché, celui de la coiffeuse. Je vous avoue que
je craignais un peu la caricature de la coiffeuse dans son salon mais c’est
bien amené et les personnages un peu caricaturaux du départ se révèlent plus
intéressants et attachant qu’on n’aurait pu le croire. Mais pour démonter le
cliché, il faut bien partir du cliché.
C’est un livre facile à lire, agréable dont je ne sais s’il
donne envie de lire La Recherche puisque j’ai toujours envie de lire La
Recherche mais qui est un bel hommage à la lecture en générale et à Marcel
Proust en particulier, un hommage qui donne envie de lire (En même temps,
donner envie de lire à des gens qui sont en train de lire…) et qui fait un peu
réfléchir si nous ne l’avons pas fait avant à la place de la littérature dans
nos vies. L’auteur n’impose pas de conclusion, il ouvre des portes. Le parcours
de Clara est vraiment plaisant à suivre. Comme j’ai déjà lu Proust, il ne m’a
pas donné envie, non, mais il m’a permis de revivre la découverte, de me faire
souvenir de mes premières lectures.
J’ai beaucoup aimé mais j’ai deux petits reproches quand
même. Je n’ai pas vraiment aimé la fin,
les dix dernières pages où je trouve qu’ion est dans le démonstration pratique
que la lecture change la vie et pour moi ce n’est pas nécessaire. Que le livre
change la vie, la rende meilleure n’a pas besoin de se manifester de façon
concrète et matérielle. Pour moi, c’était un peu du déjà vu. Une lecture (c'est le titre du roman) de Roland
Cailleux en 1947 faisait exactement la même chose (avec un marchand de verrerie
au lieu d’une coiffeuse) et le faisait peut-être mieux avec un univers plus
construit, plus nuancé, des personnages plus épais et en laissant de côté le
cliché de départ et en étant un peu moins dans la démonstration et plus dans le
roman. Je recommande les deux romans, mais si vous devez choisir, je vote pour
Roland Cailleux même si Stéphane m’a fait passer un très bon moment.
Stéphane Carlier, Clara lit Proust, Gallimard, 2022.
Votre blog, vos vidéos m'ont donné envie de foncer faire trois choses qui ont été hier très importantes au même titre que toutes les autres choses très importantes de ma journée, cependant les voici :
RépondreSupprimer- aller acheter ce satané masque de nuit de LaNeige
- acheter Jane Austen et me régaler
- redécouvrir Chanel n°19
Et le must vous savez quoi, a été de combiner les trois en même temps hier soir à la nuit tombée.
Le classicisme de ce vert poudré m'a transporté en Angleterre où j'ai grandi et m'a rappelé la rigueur de cette éducation old-school typique de grande Bretagne tandis que le masque de nuit faisait effet et pour le coup, merci du tuyau, il est formidable.
Tout simplement merci.
Oh un tout grand merci, voilà un commentaire qui me fait très très plaisir. Oui, un sleeping masque, un parfum merveilleux et un bon livre, cela devait être une soirée proche de la perfection et je ne suis pas peu fier si j'y ai contribué!
Supprimer🫶🏻
SupprimerJe n'ai jamais lu Proust. Shame on me. J'ai toujours imaginé ca difficile et chiant. (Je ne lis que des romans contemporains, j'ai lu les classiques à l'ecole)). Mais je me trompe surement. Faudrait que j'essaye.
RépondreSupprimerC'est une question de moment... Difficile? Oui, parce qu'il faut entrer dans le roman, mais quand c'est fait, ça se dévore. (Il m'a fallut un cinquantaine de pages la première fois.) Je vote POUR la tentative! Forcément.
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