rose (et un peu de bleu)

Continuons à voir la vie en rose, à nous émerveiller des arbres en fleurs et de toutes les petites choses qui font du bien. Et marions-nous !

Non, ce n’est pas une proposition, c’est le parfum Oriza L. Legrand que j’ai adoré porter. Très rétro, très années ’20 avec sa belle abstraction aldéhydée, c’est un joli bouquet de fleurs savonneux ou se devinent l’une ou l’autre jusqu’à ce que le parfum se fixe sur une note de fleurs blanches de plus en plus jasminée, passablement animalisée. Propre et poudré, oui, d’un hygiénisme maniaque, non. Marions-nous à le romantisme bourgeois mais ne boude pas la nuit de noce.

C’est exactement le genre d’aura que j’aime sentir autour de moi et il a beaucoup plu autour de moi aussi. À un public relativement âgé, il est vrai. Ce parfum ne ferait pas nécessairement recette à la sortie des collèges. Mais j’ai cessé de fréquenter les sorties d’école depuis la fin de mes études. (Et un rapide passage dans l’enseignement, mais c’est une autre histoire.)  

À ce Marions-nous, il faut reconnaître en plus de son charme évident, certaines qualités techniques. La tenue est au rendez-vous et il se développe joliment sur la peau, ressurgissant quand je le croyais disparu. Est-ce que je peux dire que je ne me sentais plus de me sentir encore? En tous cas, à ce moment, le jasmin s'était quelque peu animalisé à la chaleur du corps et je pense qu'on m'excusera un égarement de langage. Je mentionne que Marions-Nous a toisé un Angel qui passait avec une superbe qui m’a étonné. (ndlr : oui, il y a encore des gens qui portent Angel et nous ne les jugerons pas parce que ce n’est pas notre gens… En fait, si, c’est totalement notre genre et c’est très exactement ce qu’on fait.) Le rose me va au teint, mais je crois que je commence ma transition vers des parfums d’été. Je sens l’appel de la fleur blanche. (Et l’envie d’un grand flacon de Marions-Nous.)

 

Autre petit bonheur de la semaine, au prochain arrêt de Hiro Arikawa, chez Actes Sud. 

Le roman raconte deux trajets en train. L’aller au printemps et le retour à l’automne. Ce sont de petits instants de vie, des portraits des voyageurs qui se croisent, un bout de leur histoire. Je craignais un peu de ne pas accrocher à une histoire qui n’en aurait pas été une, ou il n’y aurait pas eu de fil conducteur, pas d’histoire. Mais j’ai été pris par la poésie et l’humanité du récit. C’est émouvant et plein d’espoir. Ça rend presque fois en l’humanité et en les transports en commun. Jusqu’à ce qu’on allume le JT où ça parle de guerre et de grève des trains, je sais. Mais c’est toujours ça de pris ! Pas question que je me refuse un peu de douceur.

Il n’y a pas que des roses dans la vie, il y a aussi le bleu. En l’occurrence, Bleu Azur, un thé Honoris Causa. (en vente ICI) Un thé oolong (forcément !) aromatisé aux fruits, très prune, très doux, presque sucré. (Je ne mets jamais de sucre dans le thé.) Un thé qui a pour particularité amusante une liqueur bleue. (D’où la photo dans une tasse transparente alors que je déteste les tasses transparentes !) Visuellement, c’est un peu gothique. (On l’imagine facilement servi à Morticia Addams.) Mais c’est moins intéressant que la texture, très douce, veloutée, un peu grasse, et le fait que le thé rappelle un peu le gardénia. C’est probablement le goût que le gardénia aurait s’il était comestible. C’est une petite gourmandise pour l’heure du goûter qui plaira aussi, surtout, à ceux qui n’aiment  pas le thè.

 

Je m’arrête ici, avant de sombrer et de m’enfoncer dans l’obscurité. (Vous saviez que Picquier avait une collection « l’Asie en noir » et, si oui, pourquoi vous ne m’en aviez rien dit ?)