Ce billet aurait pu s’intituler retour au blanc parce que je vais causer des fleurs blanches qui me font envie en ce moment et que je passe des nuits blanches (ou presque) mais, pour commencer, je n’ai jamais compris pourquoi on parlait de nuit blanche, pour moi, l’insomnie, la privation de sommeil, c’est quelque chose de sombre, d’obscur. Quand aux fleurs blanches, je ne les perçois pas nécessairement comme blanche.
Le muguet,
lorsque je le sens m’apparait plutôt comme une odeur noire et assez froide.
Même si lorsqu’il est très figuratif, je peux visualiser le blanc des clochettes,
le vert des tiges et des feuilles… Dans ma bougie du moment, avec un arrière
plan de sous-bois et de jardin rosé, c’est très réaliste et Guerlain fait bien
d’insister sur le printemps dans le nom parce que c’est exactement ça, la
quintessence du printemps. (Même si en vrai je préfère le mauve des lilas qui
vont mieux avec mes voilettes et mes capelines 1900.) Et je ne vais pas essayer
de justifier le titre en parlant du packaging noir, j’en ai déjà parler, je le
trouve finalement très beau après avoir hésité, mais comme toujours, ce qui
compte, c’est l’odeur !
Nous nous chamaillerons moins quant aux ombres de Relique d’Amour d’Oriza L Legrand que j’adore porter en ce moment Certes, le parfum va bien avec mes envies de fleurs blanches, mais son lys qui se fane dans une antique chapelle en ruine (ou presque) au fin fond d’une forêt, avec ses traces d’encens qui se meurent sur la pierre froid et humides.
Son lys, n’a rien de lumineux, le parfum est toute
poésie mélancolique, tristesse J’adore le porter (Je vous avais dit que j’avais
un fond gothique…) Je sais que ce n’est pas particulièrement sexy et joyeux… Et
comme tous les encens de type « église » c’est un parfum clivant qui
pousse les gens à réagir par j’adore/je déteste mais rend l’indifférence presqu’impossible.
Je dis ça, mais c’est surtout vrai pour les anciennes générations. (Mais même
plus ancienne que moi. Si, si, il y en a encore.) L’encens renvoie l’encens à
leur vécu et pour certains à des funérailles alors que pour d’autre, c’est le
dimanche matin en famille quand on s’habillait bien avant d’aller tous ensemble
à la messe…
Autre noir,
la collection « l’Asie en noir » chez Picquier. J’y ai lu généalogie
du mal de Jeong You-Jeong. L’histoire est celle d’un jeune homme qui s’éveille
dans une marre de sang à côté du corps de sa mère. C’est sombre et froid. J’ai
adoré le lire. On s’enfonce avec le narrateur dans l’obscurité, c’est glaçant
et dérangeant. Dérangeant parce qu’on éprouve des sentiments mêlés vis-à-vis
d’un criminel au fur et à mesure qu’on le découvre alors qu’on devrait
uniquement le condamner et le détester. (Ou alors, c’est juste moi et je
devrais consulter ? En même temps, le livre laisse à penser que voir un
psy n’est pas forcément la meilleure des choses…) ça se passe en Corée.
J’ai aussi regardé Vincenzo, le drama Netflix qui reste en Corée mais avec un mafieux italien et j’ai aussi eu des sentiments partagés. Mais c’est plus que je n’ai pas adoré. Ça hésite entre plusieurs genres et tout ne prend pas. J’avoue que je bloque un peu sur l’acteur principal qui est un peu trop lisse à mon goût pour un personnage de mafieux.
Mais il y a les autres acteurs qui sont vraiment
très bien. (Et bien sûr, on aime beaucoup les méchants parce que sans eux il
n’y a pas d’histoire.) Certes, il y a des passages amusants, d’autres qui sont
émouvants et on a envie de savoir comment ça finit mais 20 épisodes, c’est un
peu trop. Le véritable drama, c’est qu’il y a pas mal de trucs que j’ai envie
de voir mais avec des saisons incomplètes… Donc j’attends que tous les épisodes
soient disponibles pour ne pas être frustré. Et donc je suis frustré. Peut-être
que je devrais regarder en espérant que ce soit moche et que je n’ai pas envie
de continuer ? (Je fais pareil avec les livres : on m’a offert les
deux premiers volumes de Black Water de Michael McDowell mais les quatre suivants
ne seront disponibles qu’à la fin juin. Donc j’attends.)
Du côté du
skincare, je suis allé voir du côté vert et clean avec le mucin serum de
Vegreen. La marque est sud coréenne et fait dans le cruelty free-vegan-clean.
Des (extrait de) plantes et rien qui pourrait nuire à votre peau, à votre santé
ou à l’environnement… Les arguments habituels du clean que je trouve un peu
ennuyeux parce que quand j’achète des cosmétiques je veux qu’on me parle de ma
belle peau, qu’on communique sur l’efficacité, le pourquoi du comment et pas
sur ce que ça ne fait pas. D’autant que je trouve le clean pas forcément si
clean. Là, bon exemple, c’est même carrément sale d’après moi. En dépit d’une
liste qui pourrait être excitante avec céramides, peptides, panthénol, niacinamide,
centella asiatica… (les trucs habituels) on a un gel qui s’applique facilement
et… heu ? ne fait RIEN. Vraiment, le soin de plus inutile de la terre. C’est
très bien de ne pas prendre de risque et de ne rien faire mal, mais si c’est
pour ne rien faire bien, quel est l’intérêt ?
À part nous faire dépenser
notre argent* gagné à la sueur de notre front (sans ride !) et polluer l’environnement
en exploitant des ressources naturelles, en flinguant la biodiversité et en
alourdissant un peu notre bilan carbone ? Ça donne bonne conscience ?
Avant de penser à faire des packagings recyclables, il faut peut-être penser à
vendre quelque chose d’utile. Mais ce n’est pas forcément l’objectif de la
clean beauty, dirait-on…
Point thé :
je ressors mon (mes?) Lapsang Souchong acheté pour l’automne et que je n’ai pas bu en
automne parce que je buvais du thé vert (qui continue de constituer l’essentiel
de mon régime) parce qu’il n’y a plus de saison, ma brave dame. J’adore ça.
Petite concession, les goûts russes qui se prêtent particulièrement bien à la
conversion des néophytes, comme le Douchka de Dammann Frères qui est un
excellent basique, noir, un peu fumé mais pas trop et agrémenté de cette pointe
de bergamote qui le tire vers l’Earl Grey. Et l’Earl Grey, même si ce n’est pas
ce que je préfère, c’est toujours sympathique à avoir chez soi : c’est le
thé le plus universellement aimé et facile à faire aimer qu’on peut toujours
servir quand on a des invités parce qu’il fera l’unanimité. Le thé fumé, ça va
bien avec l’encens et le benjoin et peut-être que finalement je n’ai pas envie
de fleurs blanches et que je vais me noyer dans les orientaux ? Je sais
que ce n’est pas le problème numéro 1 qui doit être débattu en priorité
prioritaire pour cause d’urgence urgentissime à l’assemblée de l’ONU, mais
quand même, je trouve qu’on a des vies très compliquées...
*C’est un
produit que j’ai reçu en cadeau avec une commande, je suis RAVI de pas l’avoir
acheté. Sur papier, ça ne m’aurait pas tenté, je ne suis pas très fan du discours
clean et, parfois, j’ai raison.
Coucou !
RépondreSupprimerJe te confirme que Vincenzo a pas mal de longueurs... Surtout à la fin de la saison. Tu sens qu'ils ont voulu faire durer le truc alors que bon, c'était peut être pas nécessaire ? 😬
C'est sympa hein, mais bon, ça aurait pu être plus court (ou plus efficace dans le scénario) 😉
Hello,
SupprimerJe trouve que l'épisode (ou les deux-trois épisodes) de trop, c'est assez fréquent... Mais c'est quand même mieux que la saison de trop, donc je suis indulgent... Mais dans le cas de Vincenzo, ce n'est pas au point de me dire que j'aurais mieux fait de ne pas regarder. (C'est très rare que j'abandonne quand j'ai commencé un truc.)
Je suis justement à la recherche d'un nouveau thé fumé car je n'en ai plus depuis quelque temps. Je vais me pencher sur le douchka et aller faire un tour chez Dammann
RépondreSupprimerLa "goût russe" dans le même genre est très bien aussi chez eux...
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