le blogueur du dimanche est un snob

Souvent, sur les blogs, il est de bon ton de se regarder le nombril, tout à fait fascinant, et de partager les résultats de ces cogitations narcissique avec le lecteur, ce qui donne généralement lieu à un regard désabusé sur la blogosphère et à la conclusion que « Moi, je suis différent, je suis honnête, je ne fais pas ça pour l’argent, je fais ça par passion, pour vous pour partager. » Sachez que l’influenceur (Je déteste ce mot, mais je ne vais pas écrire blogueur/youtubeur/instagrammeur à chaque fois, le mot est laid mais générique, c’est pratique.) est votre ami. Et ce peu importe sur quelle planète il vit. (Nous sommes bien d’accord que certaines personnes ont l’air de vivre dans une réalité complètement déconnectée de la nôtre ?)

Comme tout le monde, il arrive que je me regarde le nombril. J’évite de vous faire part de mes réflexions parce que je suis encore vaguement lucide et je me rends bien compte que ça n’intéresse que moi.  Mais nous allons mettre les choses au point une bonne fois pour toute… Je ne suis pas votre ami. En réalité, je suis un tyran qui à défaut de parvenir au poste de ministre européen du Beau tâche par tous les moyens de vous influencer pour que vous vous conformiez à son goût et rendiez aussi le monde plus agréable à son nez délicat. Au moins, les choses sont dites clairement.

Mais parfois, je m’inquiète un peu à l’idée de vivre sur une planète différente moi aussi, de n’être pas en phase avec mon époque, enfermé dans une tour d’ivoire de flacons anciens, écrivant pour un petit cercle choisi, plus que participant à l’éducation des masses. Bref, je suis peut-être dans le fond irrémédiablement snob et prétentieux. Mais ai-je vraiment envie de sortir de ma tour d’ivoire ou m’y sens-je bien ?

Je crois que je m’y sens bien. Est-ce vraiment un problème ? Je ne crois pas. Et si vous passer dans le coin, venez me rendre visite, nous prendrons le thé en disant pis que pendre du XXIème siècle parce que c’était mieux avant.