sortons les diams!

« Aux lèvres un sourire ambigu où je ne voyais que la bienveillance d’une Majesté et où il y avait surtout la provocation de la cocotte… »

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, du côté de chez Swann, 1913.

Puisque vous m’y avez poussé, j’ai découvert les diamants blancs de notre copine Liz Taylor. Ce fut un énorme succès pour la marque et une excellente vente aux États-Unis, toujours très amateurs de fleurs blanches. Le propos est assez simple, des aldéhydes pour lancer un gros bouquet de fleurs blanches, douces, poudrées, très orientées lys. Je ne dirais pas que c’est riche, c’est un peu trop synthétique pour ça, mais il y a une opulence un peu tapageuse, très cocotte, dans ce parfum qui le rend sympathique parce que le bling-bling et le kitsch sont franchement assumé.

Ce qui est amusant, c'est que les aldéhydes et le lys se balancent très bien. D'un côté, un parfum un peu classique, vieillot, de vieille même pour certains jeunes insolents, de l'autre un faux soliflores, un de ces mono-truc-machin mais avec un petit twist, comme on adore nous en faire aujourd'hui. C'est franchement intéressant quand même. Bien sûr, la qualité n'est pas forcément au rendez-vous, n'en attendez pas trop de lui, vous seriez déçus. On est sur un parfum bon marché (comptez 25€ le 100 ml), pas sur de la niche de luxe, mais l'idée est franchement sympathique, le côté rétro et classique, dadame, passe très bien. Dans une version plus luxueuse, ça pourrait ressortit et incarner une espèce de floral décadent. Mais j'avoue que je trouve très bien que ce soit un parfum accessible à tous et pas un truc à plus de 150€.

White Diamonds est une superproduction hollywoodienne : les décors sont du carton peint en doré et les diamants des actrices totalement synthétiques, mais on s’en fiche, on en prend plein le nez et on se roule dedans. Prétendre jouer au plus fin, miser sur le second degré est complètement hors de propos, il faut assumer, s’amuser. Ce n’est clairement pas un parfum pour tous les jours, on passerait de la comédie au mélodrame, mais de temps en temps, pour laisser sortir notre diva intérieure, pourquoi pas ? Evidemment, si vous n’avez pas encore trouvé votre diva intérieure… (Là, je vous plains un peu quand même)


White Diamonds, Carlos Benaim et Olivier Gillotin pour Elizabeth Taylor, 1991.

Commentaires

  1. Bienheureux Dau! Ce Parfum est celui dont j ai abusé un certain hiver et Dieu sait comment il a su résister dans la rémanence des vêtements alors que maintenant nombre de parfums n ont plus aucun fond. C est tellement too much que cela en est jouissif. Comme Passion: on se demande comment un jour un gars s est dit "je vais faire ça". En tout cas, c est validé surtout avec crème, lait pour le corps, talc parfumé accordé, etc... ( et j aime bien la nouvelle version du blog aussi;))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, je pense que l'aura too much d'Elizabeth, glamour et hollywoodienne avec excès, est un peu pour quelque chose dans ces parfums. Oui, c'est jouissif!

      JE suis pas hyper d'accord quand aux parfums actuels sans fond. Certains ont hélas beaucoup de cet affreux fond de bois ambrés qui arrache le nez... Comme l'immonde Citron noir d'Hermès ou le moche Sauvage de Dior.

      Merci. Le design du blog, c'est pas encore définitif (comme tout en ce bas monde) mais je préfère aussi, je suis presque content de moi. (Presque) J'ai la flemme de faire les modifications nécessaire pour l'instant, donc ça va rester un petit peu comme ça. (C'est très dur pour moi et mon sens inné du plantage informatique.)

      à bientôt

      Dau

      Supprimer

Enregistrer un commentaire