pendant ce temps là sur instagram... (pensées)

mercredi photo

Je ne vais pas me fendre d’un billet pour me plaindre d’Instagram, de son algorithme et des followers achetés, ni vous donner mes astuces et conseil pour améliorer votre galerie. Bon, je vais sans doute râler quand même, je ne sais pas vraiment m’en empêcher, mais je n’oublie pas pourquoi je suis venu sur Instagram non plus… 

pensée ayant fleuri sur mon balcon, la où je ne l'attendais pas

A la base, je suis très amateur de belles images. En contempler me fait du bien. J’ai toujours accumulé les coffee table books. Et j’ai toujours fait des photos, déjà au XXème siècle quand il n’y avait que l’argentique. Je trouvais juste sympa de suivre de joli compte et de me constituer ma galerie à moi. Jamais je ne me suis dit, avec des dents qui rayent le parquet, que j’allais être influenceur. Ou juste influent non plus d’ailleurs. Et je n’avais et n’ai toujours pas envie de « partager » cet argument des professionnels du truc qui jouent la carte de l’altruisme pour faire rentrer les sous dans le tiroir-caisse. Ça ne me choque pas que ça existe, tant mieux pour ceux qui ont fait le choix d’en vivre et qui réussissent, mais qu’ils ne nous fassent pas le coup du partage, par pitié ; j’étais déjà cynique avant la naissance de la plupart d’entre eux.

Alors, oui, avec ce fichu algorithme mes photos sont moins vues, moins likées. (Mes statistiques ont baissé d’un tiers.) Et je gagne moins de followers. Tout ça au profit des « gros comptes. » Mais je m’en fiche.

La seule chose qui me contrarie, c’est que je vois moins les comptes que j’aime suivre, les petits comptes au profit de suggestions dont je me fiche royalement, voire que je méprise souverainement. (Je suis TRES vexé qu’on me propose de suivre Jeremy fragrance, je considère que cette suggestion est une insulte à mon intelligence.) Très agacé par les publications sponsorisées. Et j’ai très bien compris que le but était que moi aussi je paye pour que les gens voient mes publications. Mais non. 

Régulièrement, je fouille et je me sers de l’outil « recherche » pour retrouver les « petits comptes » cachés. (Petits comptes, c’est affreux comme ça semble péjoratif cette expression, alors que c’est juste numérique et que ça n’a rien avoir avec le qualitatif ou même avec l’affectif qu’on peut nouer avec un compte !) et je suppose que les gens qui aiment bien mon compte font pareil.

Mais la chose qui m’agace, c’est tout le foin qu’on fait autour d’Instagram et les « trucs et astuces » pour doper son compte. Tout devient calculé et pas de la meilleure des façons. De plus en plus, suite aux bons conseils qui se répandent, chacun tente de cultiver « un style » aussi répandu que les conseils qui servent à construire ces styles. Un compte uniforme, certes immédiatement identifiable, mais chiant comme la pluie qui tombe entre une monotonie de couleur (bleutées et claires, c’est plus vendeur, certains surexposant tellement que c’est est ridicule particulièrement lorsqu’on présente du maquillage et qu’on ne distingue plus qu’une vague couleur violette au milieu du blanc), une monotonie de sujet et toujours les mêmes poses, les mêmes angles. Avec aussi une sélection de dates et d’heures ou poster « parce que, tu comprends, c’est à cette heure-là que ta communauté est la plus active… »

Ça pourrait être gai pourtant d’innover, de changer, de se dire « Ah ça je n’ai jamais fait, pourquoi pas ? » parce qu’on n’est pas Helmut Newton réalisant une commande pour Vogue. D’autant que j’ai toujours cru que le style, c’était quelque chose qu’on avait en soi, qu’on travaillait en travaillant sur soi, pas en étudiant les recettes toutes faites du succès. Et j’ai toujours cru que c’était une qualité de s’adapter à son sujet. De choisir la douceur pour photographier le lys d’Anaïs-Anaïs et la lumière pour les aldéhydes de Calandre. 

Ça se voit que je suis obsédé par les parfums ? Pardon, je croyais que vous saviez. 

Ah ? Vous pensez que je ne devrais photographier que ça ?

Ah, non, désolé, ça ne m’amuserait pas. D’ailleurs, ni mon univers esthétique ni mon blog ne se limite à ça, désolé si ça vous embête. En même temps, je ne vous force pas à me lire. Ni à regarder mes photos d’ailleurs. Oui, c’est vrai que j’ai quelques tics et qu’ils rentrent dans le moule. Je n’aime que les lumières bleutées et les couleurs froides, d’ailleurs, je me désole déjà d’être en juin et que la si jolie lumière du printemps soit partie. En même temps, si les lumières bleutées ont plus de succès, c’est que beaucoup de gens les aiment et je n’ai jamais prétendu être original. J’aime faire des photos, je ne suis ni photographe, ni artiste.


(Sinon, j'en profite pour relayer le billet (d'humeur?) mais pas que de Kim qui est très bien même si je ne l'aurais pas écrit, quoi que je ne pensais pas écrire celui-ci non plus donc bon, mais je partage quand même son avis.)