le blogueur du dimanche( et les lys)

Peut-être à cause d’un bouquet de lys dans le salon, cette semaine, j’ai redécouvert Dune. Le parfum répondait aux fleurs sans les imiter, je n’avais pas la sensation de déguisement qu’on a parfois en portant par exemple une rose dans une roseraie, sentiment d’artificialité et de note forcée. Les lys de Dune sont pris dans un décor d’océan lointain apporté par le vent. C’est frais, presque vert (C’est clairement ozonique plutôt que vert) sur un fond très féminin classique ambré poudré. Quelque part, ça pourrait être le successeur naturel d’Anaïs-Anaïs, moins niais, moins romantique, plus élégant et assuré, mais avec toujours quelque chose de doux et sentimental.

dune, Christian Dior

On peut lui reprocher d’être plus une ambiance qu’un parfum, on peut dire de lui que ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais Dune m’a donné beaucoup de plaisir les quelques jours où je l’ai porté. J’ai aimé son aura réconfortante et son aspect « vacances » à Balbec plutôt qu’aux Maldives. Il est un peu (beaucoup) sage, très marqué par le nouvel âge de la fin des années ’80 mais qu’importe. Il a changé, mais ça ne me dérange pas vraiment. Je me rends compte que j’ai plus de plaisir à le porter aujourd’hui que lorsqu’il est sorti. Peut-être que c’est un parfum de maturité ? (Depuis sa sortie, je n’ai pas vieilli, mais je n’ai pas rajeuni non plus, n’est-ce pas ?)

J'aurais pu opter pour Grand Amour, Annick Goutal, mais il m'eut semblé un peu trop littéral, froid plutôt que frais. Et nettement moins vacances. Et qui n'a pas envie de vacances? Qui? Dénoncez-vous! Cela dit, c'est amusant de mentionner Grand Amour, parce que chez Goutal, c'est plutôt l'eau de toilette Matin d'Orage qui me plonge dans une ambiance assez semblable à celle de Dune. Comme quoi, tout n'est pas une question de notes et deux fleurs identiques peuvent se ressembler assez peu, c'est aussi (surtout) une question de contexte et de décors. 

Tout ça pour dire que rien n’est plus énervant que ces gens qui comparent les « pyramides » fournies par les marques et se basent là-dessus pour comparer et apprécier un parfum. Quand j’entends des conneries du genre « la pyramide m’inspire » ou « je devrais aimer X parce que sa pyramide ressemble à celle de Y que j’aime beaucoup » … j’ai des envies de meurtre ! Si vous voulez voir des pyramides, prenez vous un billet pour l’Egypte et ne venez pas jouer les perfumistas!

(C’est dingue: je râle encore. A croire que je ne peux pas m’en empêcher. Si ça vous agace, dites-le, mais ça n’y changera rien.)