“C’étaient les photographies des actrices célèbres, des grandes cocottes…”
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, le côté de Guermantes, 1921.
Ce week-end, j’écoutais Beyoncé et je me suis souvenu qu’elle avait aussi sorti quelques (?) parfums à son nom. Parfums que je n’avais jamais sentis. Parce que trop de choses sortent et que je ne me suis jamais donné la peine de sentir vraiment des parfums de célébrité, je l’avoue humblement. Réflexe un peu snob. Absence de réflexe plutôt. Il y a tant de chose qui sortent… Mais un parfum sorti sous le nom de Beyoncé peut-il être pire que le dernier flanker Trésor avec Penelope Cruz dans la pub ? Au vu de la Nuit Trésor, je doute…
En fait, les parfums de célébrités, généralement boudés des amateurs de parfums, reposent toute la question de la légitimité à sortir un parfum qui s’était posée au moment où arrivaient les premiers parfums de couturier. (1er essais : Paul Poiret, 1911. 1er triomphe, N°5 de Chanel, 1921.) L’argumentaire développé était que le couturier, faisant la mode, était celui qui captait l’air du temps et qu’il était donc à même de lancer des parfums exprimant la mode et l’air du temps, aussi bien, si pas mieux que le parfumeur. L’argument peut peut-être se discuter, mais il demeure que la légitimité du parfum de couturier n’est plus remise en question. Tout le monde trouve aujourd’hui que des maisons comme Chanel ou Hermès sont de grandes maisons de parfum aussi, au même titre que Guerlain. Pourquoi pas ? Mais l’argument de l’air du temps vaut aussi pour les « célébrités » alors. Quelqu’un qui traduit cet air du temps en music peut aussi bien le traduire en parfum que des maisons qui l’ont traduit en en vêtement, non ?
Bien sûr, LE problème, c’est que pour nos amies les stars, le parfum, c’est juste un contrat qu’on signe pour toucher plein de sous et que le groupe qui gère la marque sort n’importe quoi : du susucre à la mode, un peu cheap, histoire de faire un maximum de fric sur le dos des consommateurs naïfs au nez pas très fin. Ah, mais ça ressemble pas mal à ce que font pas mal de marques prestigieuses en fait ? Oups, Black Opium et consorts ne sont pourtant pas des parfums de célébrités. Alors pourquoi juste discréditer les famous people ? Pour la plupart des couturiers, c'est ce qui leur permet de pouvoir rentabiliser leur nom quand la mode perd de l'argent...
Tout ça manque de direction artistique. Il n’y a pas de vraie personnalité, juste une équipe de marketeux qui décide de sortir un énième jus un peu sucré avec un joli flacon et une super pub. Pour un prix plus raisonnable que du parfum "couture." Mais justement, le prix est peut-être la seule différence par rapport à beaucoup de maisons qui n’ont pas plus de direction artistique. Quand monsieur Saint Laurent sortait Opium ou Paris, il s’impliquait, prenait un parti, exprimait une vision cohérente avec sa mode. Il en allait de même pour Gucci sous le règne de Tom Ford. Mais qui peut dire en quoi il y a autre chose qu’essayer de faire un truc vendable dans les lancements récent de Marc Jacobs ou Paco Rabanne ?
Dans le fond, c’est con d’être snob et je devrais essayer aussi les parfums de célébrité. Ils ne seront probablement pas capables de rivaliser avec mes grands classiques adorés, mais ceux qui sont capables de rivaliser avec mes classiques adorés sont peu nombreux. Et ils ne viennent pas forcément du monde de la niche qu’il est de bon ton d’encenser comme s’il n’y avait jamais de ratés. J’avoue quand je vais en parfumerie de niche, je joue parfois à dire "ça je vire, ça je garde" et je ne garderais pas grand-chose. Pas beaucoup plus qu'en linéaire de Planet Sépho-Xl. Je pourrais faire pareil chez les famous, je ne jetterais peut-être pas plus.
Et puis, peut-être un jour, une star fan de parfum décidera de faire les choses bien et que ce sera le miracle! (Je sais que je rêve et que les miracles n'arrivent pas, mais j'ai un peu besoin d'espèrer parfois!)
Mais dite-moi, si vous avez essayé, ce que vous en avez pensé !
(Et j'irai sentir aussi, c'est PROMIS!)
L'envie me manque, c'est aussi simple. Une Beyoncé ou autre Céline, des univers qui ne représentent rien d'autre qu'une montagne de $ et on nous a toujours dit que l'argent pue...Alors le parfum, pardon l'odeur qui les représente, je n'y pense même pas. Si...j'avais été intriguée par le parfum voulu par Jane Birkin. Quelque chose de gentil, une atmosphère mais Miller Harris n'allait pas non plus faire de faute de goût et non, je n'ai pas acheté.
RépondreSupprimerAh, oui, Jane... Pour les marques de niche, il y a quand même quelques jolis effort! Comme aussi Tilda Swinton pour Etat Libre d'Orange. (Que je n'ai pas acheté non plus, même si c'est joli et tout, mais non...)
SupprimerBonsoir Dau.
RépondreSupprimerLe seul testé ,au hasard d'un échantillon mis à mon insu par Séphomachin dans un sac ,
fut Lady Gaga Fame....
J'ai cru un instant qu'elle avait " transpiré dans le flacon" ........(l'image m'a fait rire)
C'était une telle cacophonie olfactive ...Je ne m'y suis pas attardée.
J'ai jeté.
Quant à la Niche , j'ai un regret:
Le "Sève Exquise" de Victoire Gobin-Daudé que j'ai vraiment beaucoup aimé
et qui n'est plus commercialisé depuis 2005
j'avais écumé Paris et ebay ensuite pour en trouver les derniers flacons...Il ne m'en reste que la moitié d'un, je ne le porte plus qu'une fois par an mais avec avec délice.
(Iris,Bourgeons de peuplier, Liatrix,=> "deer tongue" (coumarine senteur tabac) et Vetiver)
Un vert tendre et laiteux.Un vrai parum de peau.
Si une de nos célébrités avait la bonne idée de le resortir promis ,je m'abonne !
Bon courage pour cette promesse de test Gaga (!!!)
Fame était affreux, mais l'Eau de Gaga n'était pas si mal dans un genre beaucoup plus classique. Il parait que les Dita Von Teese valent le détour. Détour par l’Allemagne où on les trouve alors que pas chez moi... J'ai assez peu le goût de la recherche, donc si ça se fait, ce sera vraiment pas hasard...
SupprimerMais bon, quitte à passer devant un flacon, autant sentir...(et sans à priori, c'est mieux!)
Et le nouvel album de Beyoncé, qu'en avez-vous pensé ? J'ai été touchée et émerveillée par l'ensemble, tout en me demandant pourquoi Beyoncé lit Le Figaro et ce qu'elle y trouve exactement (ou plus exactement pourquoi son équipe a choisi de lui fourrer ce journal-ci dans les mains).
RépondreSupprimerCôté parfum de célébrité, le Truth or Dare de Madonna (qui se serait écriée "F*ck IFRA" en découvrant l'ampleur des restrictions sur les composants) a eu de bonnes critiques, mais le titre très ado cacherait un hommage très conscient et délibéré à Fracas, et à sa mère qui le portait.