"Les yeux fermés, dans mon lit, je me disait que tout peut se transposer…"
Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, la prisonnière, 1923.
Imogen Rose, Gorilla Perfume, Lush |
Imogen Rose est une rose, forcément, mais pas seulement. Le départ est assez vilain : les deux premières minutes évoquent un anti-moustique « fraîcheur verte » ou quelque chose du genre. Apparaît la rose et là ou j’attendais une rose un peu banale, un peu désodorisant d’intérieur, je trouve une très jolie eau de rose. Pas la fleur en soi, mais ce qu’on en extrait. Imogen Rose est donc plutôt un parfum à l’ancienne et pas une de ces roses réalistes comme on les voit maintenant, ce qui lui donne un petit air d’originalité. Mais Imogen est un parfum qui doit se laisser découvrir au fil de la journée car peu à peu des aspects poudrés se dégagent et on part dans une direction moins facile. Le fond est un accord vanille- vétiver qui n’est pas sans rappeler la raideur sombre et voluptueuse d’un Habanita.
Voilà un parfum parfait pour les après-midi de paresse, ces après-midi où je reste enfermé à la maison, les rideaux tamisant la lumière du jour, ces après-midi de fausse lecture, mollement couché sur des coussins de velours à boire du thé en rêvassant. J’aime ces moments vagues, ces moments de projets fantaisistes dont on sait qu’ils ne verront probablement pas le jour, de rêverie à propos du passé recomposé. Des bougies, un bouquets de fleur qui fanent doucement, un plaid et Imogen Rose, ce sera parfait. Même si je ne porte pas le khôl qui irait si bien avec le parfum. (Mais s’il faut, je peux faire un effort.)En même temps, si c'est pour fermer les yeux...
Imogen Rose, Lush 2010.
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