“If a little is great, and a
lot is better, then way too much is just about right!”
Mae West
En allant
visiter ma mère traitée pour un cancer, je sentais Giorgio, alors fort à la
mode, flotter dans les couloirs de l’hôpital. Le sentir, passé de mode, des
années plus tard m’a replongé dans cette époque, cette ambiance, j’ai revécu
les couloirs de l’hôpital, cherchant à mettre un non sur le sillage que je
suivais et qui se refusait à moi, alors que les anciennes sensations étaient bien
présentes. Ce fut comme de retrouver un vieil ami, car si la période n’était
point particulièrement plaisante, le parfum était à mes côtés et me soutenait.
Rien ne m’avait
préparé à respirer Giorgio, ayant grandi dans les années ’70 ou la tubéreuse n’était
pas à la mode, ou il n’était question que de bouquets verts et plutôt sage. En
1981, Giorgio donnait le ton de la décennie : paillettes, argent facile,
éclat factice, il scintillait comme le soleil de la Californie qui l’avait vu
naître. Un départ vif et vert, une note fruitée, un peu acide (il m’a toujours
fait penser à l’ananas frais) et une tubéreuse exotique et solaire mariée à la
fleur d’oranger qui dévaste tout sur son passage, un sillage atomique et
envahissant, nuancé d’une touche crémeuse qui le rend au final assez facile à
porter. Giorgio sent la blonde platine, la star de cinéma, le glamour
soigneusement lissé et retouché. Il est fait pour le soleil, adore ce qui
brille, le ciel uniformément bleu et les superproductions à la Cecil B. DeMille.
Ce n’est
pas forcément vous, ce n’est pas moi non plus, c’est plutôt avoir Mae West
comme meilleure amie, excentrique, un peu tape à l’œil mais drôle et bon cœur dans
le fond. Sous ses airs de vamp, cette tubéreuse-là est plutôt bonne copine, toujours
prête à vous faire rire et à vous donner le bon mauvais conseil dont vous avez
besoin.
Giorgio Beverly Hills, Francis Camail, 1981.
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