L’été sera cologne…

… ou ne sera pas!


Pour une fois, je suis dans le ton, dans la note, sans contretemps, sans décalage. Mais cet été, je redécouvre les colognes avec amour. Tendances déjà amorcée en hiver qui s’annonce durable parce que la cologne, c’est l’investissement basique, la chose sûre sur laquelle on peut toujours miser, avec laquelle il n’y a ni erreur ni faute de goût. Pas idéale pour aller avec une robe du soir ? Essayez et vous verrez comme ça peut être charmant. Surprenant.

L’Eau d’Orange Verte, Françoise Caron pour Hermès, 1978.

Cette cologne-là est un classique intemporel qui n’est pas dénué de personnalité, qui échappe au stéréotype « frais/citron-bergamote/évanescence » qui caractérise les colognes… Elle a été pour moi un parfum important, mon premier Hermès, mon premier craquage pour une cologne. L’orange arrive en tête, terriblement zestée, amère, puis se fait agrumes classique mais en se parant d’une note menthe très jolie et originale, discrète, mais qui ressort encore mieux dans le lait pour le corps assorti. (Je n’ai toujours pas décidé ce qui était le plus délicieux de la version lait ou de l’eau) Devenue ultra-classique, elle pourrait sembler ennuyeuse car associée à des clichés bourgeois tradi, mais en la portant on se rend compte qu’au-delà du joli parfum socialement acceptable, il y a surtout un vrai plaisir. Une excellente introduction au monde d’Hermès, avec son luxe élégant, plaisant, mais sans tapage.

Cologne Bigarade, Jean-Claude Ellena pour les Editions de Parfums Frédéric Malle.

Quelques épices pour entourer une orange amère comme je les aime, moi qui ne supporte que la marmelade d’orange anglaise au petit déjeuner. Ça crisse, ça crispe, on ferait presque la grimace, mais que c’est bon, comme c’est beau, brillant et éclatant. Non, la cologne n’est pas forcément quelque chose de facile et de passe partout. Dans ce monde sous glucose, cette Bigarade est même une révolte, une rébellion. Son élégance est contenue et son humour pince sans rire. Découverte à sa sortie, je l’avais un peu négligée et je la retrouve avec passion. D’autant que le fond foin verse dans la sensualité en se fondant sur la peau. (Présence de cumin… si vous voyez ce que je veux dire, cette petite note sale…)

Eau d’Hadrien, Annick Goutal, 1981.

Mon classique de toujours, quelle que soit la saison. Une odeur de citron, juteuse, lumineuse sur un fond de cyprès, délicieux, et ténu. C’est lui qui donne son relief, son charme au parfum. Une eau de toilette, fugace et légère, une vraie cologne, bien que la marque ai sorti une version cologne nettement moins réussie : je trouve le citron plus acide et ne goute guère les muscs blancs trop présent, trop lessiviels. Mais l’eau de toilette est juste parfaite, incroyablement joyeuse, capable à elle seule de mettre de bonne humeur.

Oui, c’est léger, sans tenue et sans sillage. Pour certain, ce sera un problème, mais j’avoue adorer ça, adorer m’inonder sans être jamais trop, adorer en remettre toutes les deux heures pour me rafraîchir. C’est là la quintessence du genre cologne, ce plaisir simple, et facile, terriblement égoïste puisqu’il ne vise que soi-même, sans aucune intention par rapport à l’autre qui ne doit pas la sentir. À moins bien sûr que vous ne comptiez être embrassé dans le cou.


Commentaires

  1. Bravo!
    Je rajouterais bien Din Dan de Lostmarch!

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  2. Pour ma part je vous demanderais de tester si possible la Cologne très connue, espagnole, Alvarez Gómez Concentrée (classique bouchon jaune, flacon en verre) avec laquelle des générations de garçons, filles, jeunes filles, dames, messieurs, vieillards (enfin tout le monde)a été parfumée depuis 1912 et particulièrement après la guerre espagnole 1936-1939 quand les parfums capiteux et surtout les parfums français étaient considérés peccamineux et n'étaient permis qu'aux grandes dames et aux artistes (car les grandes dames pouvaient pécher tranquillement, et finalement les artistes étaient supposés pécher jour et nuit). Les notes: citron, bergamote, lavande et géranium.
    Si vous le testez, vous me tenez au courant, j'aimerais bien savoir ce que notre Cologne devient dans un climat comme celui de Bruxelles.
    Cordiales salutations,
    Sara

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    1. Je connais deux colognes espagnoles : Heno de Pravia ultra connue en Espagne, mais aussi 1916 de Myrurgia. Je les adore toutes les deux, la première très fougère, l'autre plus féminine. J'espère trouver celle que vous décrivez...avec du géranium, super !

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    2. Je vais tâcher de m'en faire ramener d'Espagne et je vous dirai quoi...

      J'avoue que je suis curieux, les formules simples et traditionnelles étant souvent très réussies!

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    3. En ce qui concerne Alvarez Gómez il y a toute une gamme de produits assortis (cologne bain grand format 750-ml qui n'est pas concentrée, savon, gel douche, crème corps, shampoing, eau pour les enfants qui rappelle un peu l'Eau du Coq, des produits assortis pour les enfants, puis finalement une version barbier plus masculine de l'an 2012) mais la cologne dont je parle et que j'aimerais que vous testiez c'est la cologne classique, en flacon de verre avec un bouchon jaune.
      Vous pouvez voir une photo et une description sur fragrantica.com
      Alvarez Gomez est disponible partout en Espagne, et bien sûr à El Corte Inglés (cousin germain du Printemps français).
      vous pouvez aussi regarder leur site http://www.alvarezgomez.com/
      Très cordialement,

      Sara

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    4. J'ai essayé de copier et coller une photo de la cologne concentrée mais c'est impossible, vous pouvez néanmoins voir l'image dans le site fragrantica.com ou visiter le site Alvarez Gómez http://www.alvarezgomez.com/

      Cordiales salutations,
      Sara

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