J’avais
pensé faire un billet léger sur la crème solaire, quelque chose de badin qui
vous aurait amusé* ou j’aurais pu gloser sur ces vieilles peaux tannées par le
soleil qui hantent les stations balnéaires, se croyant d’autant plus jeunes qu’elles
sont plus bronzées. Et puis la réalité m’a rattrapé ce week-end, plus grave et
définitivement moins badine.
Une
connaissance a aperçu une tâche sur la cicatrice que son cancer de la peau lui a
laissée, cette vilaine cicatrice sur le bras qui l’empêche d’oublier. Il va falloir
faire une biopsie. C’est peut-être le cancer. Encore.
Elle n’était
pas du genre plage ou tropiques pourtant. Quelques séances d’UV dans les années
’80 comme tout le monde ou presque à cette époque. (Et ça continue ? Mais
que fait l’Europe ? Pourquoi n’interdit-on pas ces machines à nous
vieillir, à nous rendre malade ? Se battre contre la mousse de chêne est
vraiment une priorité ?) Et du jardinage. Beaucoup. Par tous les temps
mais sous des latitudes qui n’ont rien de méridionales. Des taches sur le
visage qui apparaissaient à la belle saison et ne diminuaient qu’en hiver. Qu’il
fallait cacher sous du maquillage. Contre lesquelles il n’y avait rien à faire,
sauf vivre à l’ombre et sous écran total. Des taches dont le dermatologue
dirait plus tard qu’elles sont un signe : celui que le capital solaire, ce
fameux, ce mythique capital solaire est épuisé. Et puis une tache sur le bras,
suspecte. Biopsie, opération et cette réalité odieuse : cancer de la peau.
Ça se soigne. Ça s’opère. Laissant une vilaine cicatrice. La peur que ça
revienne. La certitude qu’un page est tournée et que le soleil, c’est fini. Même
le simple verre en terrasse. Que tous les étés se passeront dorénavant à l’ombre.
Alors, oui,
faites attention à vous, protégez-vous, protégez vos enfants. Mettez-vous sous
indices 50. À la plage et à la ville. Pour une journée à la campagne ou une
après-midi shopping. Pour un verre en terrasse. Ça ne vous empêchera pas d’avoir
bonne mine et ça vous épargneras peut-être bien des tracas. Ça vous sauvera
peut-être la vie.
*laissez-moi
croire que je peux le faire, merci.
Merci pour ce billet!Ayant la peau très blanche, j'ai appris à me protéger très jeune, j'ai toujours de la crème solaire dans le sac pour mes enfants( et moi même) qui ont été habitués tout de suite à la crème haute protection, au chapeau et aux lunettes de soleil. je désespère de voir des parents qui ne mettent ni crème ni lunettes aux enfants sous prétexte qu'"ils n'aiment pas ça" que de toutes les façons ils "enlèvent de suite leurs lunettes"...cela fait partie pourtant de l'éducation!Lorsque nous revenons de vacances ont nous rabâche sans cesse que nous ne sommes pas bronzés..On s'en fout!La vie est bien plus précieuse!
RépondreSupprimerOui, c'est vrai qu'il faut batailler avec les enfants et que ce n'est pas gai... Bien sûr qu'ils n'aiment pas ça. Dieu merci, on fait maintenant des textures super légères en spray et ça devient quand même de plus en plus facile. Elle est loin l'époque ou indice élevé voulait dire être oint d'une pâte blanche épaisse qui nous laissait poisseux. Avoir la peau blanche, c'est peut-être une chance parce que ça force à prendre soin de soi. C'est toujours plus difficile de convaincre les gens qui sont incapable du moindre coup de soleil... (Je suis un peu dans ce cas de figure, mais je m'aime bien pâle)
SupprimerTout-à-fait d'accord, Dau. Il y a bien longtemps que je fuis le soleil, et voir tous ces gens qui s'exposent...c'est effarant.
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