en attendant l'été


Comme tout le monde, j’ai des envies d’été, de soleil, de chaleur, déprimé que je suis par un printemps qui ressemble à un long mois de novembre. J’ai tellement l’impression d’être dans un épisode de Game of thrones : « Winter is coming » que je lutte avec les moyens du bord… Je ne vais pas jusqu’à me vautrer dans le parfum solaire, parce que ce n’est pas mon truc et que ça me paraitrait complètement déplacé à la ville, même si je pose de temps à autre un peu de Songes (Annick Goutal) sur mes poignets.


D’après moi, c’est le meilleur de sa catégorie, grand bouquet de fleurs blanches, ou le jasmin croise la tubéreuse avec une évocation tiaré-frangipanier-monoï très réussie mais sans lourdeur, pas trop appuyée, on est dans un dépaysement exotique, assez sensuel, de vahiné ondulante, sans tomber dans la caricature. Le Parfum Prodigieux de Nuxe dans le même genre est juste insupportable, il bascule dans le gras, le lourd, reproduisant l’odeur de l’huile du même nom sans la sublimer. On n’attend pas tout à fait la même chose d’un produit de soin et d’un pur parfum pourtant, mais je suppose que la marque n’a pas voulu bousculer les habitudes de ses fidèles. Dommage.

Ce qui me plait, en fait, c’est de créer une atmosphère chaleureuse et sensuelle chez moi, plus que de porter des parfums chaleureux. Quand il est question de moi, je m’aime mieux en froid. En ce moment, j’oublie complètement les parfums de printemps, le passe les jacinthes, lilas, et autres délicatesses pour m’adonner sans retenue aux fleurs blanches. Mes bougies du moment sont la Tubéreuse de Diptyque et Odalisque de Cire Trudon.

La tubéreuse est capiteuse, diffusante, comme seule les tubéreuses savent l’être mais elle a de la délicatesse dans ses charmes solaire. (Pensez à Do Son) elle n’est pas trop envahissante, tout à fait à sa place dans une salle-à-manger et c’est un délice de retrouver ses traces en rentrant chez moi le soir. Moi qui ai du mal à porter la tubéreuse, je trouve que c’est juste fabuleux pour mon appartement. À vrai dire, je fais souvent cela pour les parfums que je trouve « difficiles » à porter, je me les offres en bougies, quand c’est possible. L’autre méthode étant de les offrir aux gens que j’aime et qui n’ont pas tout à fait le même goût que moi pour pouvoir me régaler de leur sillage.

Par contre, il ne me vient pas à l’esprit de parfumer la maison comme moi, de jouer la carte de l’accord unique. Quand je reçois, je fais juste attention de choisir des senteurs qui se marient bien, qui se mettent en valeur mutuellement. C’est une agréable façon de donner du relief à certains parfums, de mettre en évidence une note de fond. Dans un grand élan narcissique, il m’arrive assez souvent, je l’avoue, d’offrir un parfum que je porte aux gens chez lesquels je suis invité pour leur laisser une trace de moi.

Mon autre chérie du moment, Odalisque, est une fleur d’oranger complexe et capiteuse (pensez à celle de Lutens) qui joue sur le facette blanche, charnelle, un peu animale, plus que sur les notes fraîches du départ en évitant tout aspect alimentaire. On peut se lover dans ce parfum, il a la chaleur et la rayonnante de l’été, il est une invitation à la volupté. J’aime beaucoup son aspect travaillé qui lui confère de l’élégance, le change en bouquet, là où les bougies jouent le plus souvent la simplicité. Autant j’apprécie les ambiances naturalistes de Diptyque, même quand elles se font complexes, autant j’aime cet aspect sophistiqué de Trudon qui place la maison dans un autre registre que le « home sweet home ». Ces bougies ne s’adressent pas uniquement à la sensibilité, mais aussi à l’esprit : il me semble toujours qu’on ne peut pas dire de choses vraiment bêtes dans une pièce  ou brûle une bougie Trudon.

Commentaires

  1. Merveilleux raffinement, très inspirant...L'atmosphère élève l'esprit, ça me plaît! Au Japon, cela va même de soi...

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