printemps-été


"Les jardiniers obtiennent des fleurs qui sont des rêves délicieux…"

Marcel Proust, à la recherche du temps perdu, la prisonnière, 1923.
quelques fleurs, l'original, Houbigant

Quelques Fleurs passe pour le premier bouquet abstrait, celui qui aurait influencé tout le XXème siècle. La question de l’intégrité du parfum, de la fidélité à la formule d’origine se pose. Je vais dire quelque chose de monstrueux pour les puristes, mais je m’en fiche un peu. Parfois, sentir un parfum, l’aimer, le porter, c’est suffisant en évitant de se poser trop de question.

Quelques fleurs, l’original, commence comme le printemps, par une brassée de fleurs rosées, saupoudrée de verdeur et d’aldéhydes. C’est abstrait, un peu poudré, très fleurs fraîches, pour une dame qui ne l’est plus nécessairement. Si le sentiment rétro est bien présent, moins qu’à la belle époque, on pense aux années ’50 et au New Look de Christian Dior. (New Look très inspiré par la belle époque d’ailleurs.) 
Ensuite vient l’été et le bouquet blanchit, se fait jasminé, un peu tubéreuse. Un ambre vanillé, miellé sur la peau finit de réchauffer le bouquet en lui donnant une jolie sensualité, de bon ton, très habillée. Quelques Fleurs date d’une époque qui n’avait pas connu la vague porno chic. Oserais-je dire que c’était mieux avant ?

Je n’irais pas jusqu’à parler de voilette, mais l’ambiance est clairement à l’ombrelle et à la dentelle. En dépit de la sensualité du fond, le ton est au romantisme et à la sentimentalité. C’est un peu dame, un peu dadame même, mais sans avoir d’âge au fond. Ça reste facile à porter, juste classique et très bourgeois. Certes, ce n’est pas très mode, mais si vous vous sentez bien dedans, ce sera très joli et très flatteur. Très évocateur des beaux jours et donc parfait à porter toute l'année.


Quelques fleurs l’original, Quelques fleurs l’original pour Houbigant, 1912.

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