1er mai

Karl Marx

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Le premier mai. Bien sûr, pas de chance, je n'aime pas le muguet. Je trouve la fleur très jolie, mais je ne supporte pas l'odeur. Le premier qui m'offre Diorissimo a perdu, vous êtes prévenus. Pas forcément du bol non plus pour un perfumista d'être né le jour de la fête du travail... Le parfum, c'est plutôt l'univers de la bourgeoisie capitaliste que du prolétariat méritant à première vue. Je ne suis pas persuadé que Karl Marx aurait encouragé mes goûts de luxe.

Mais en même temps, vous savez, j'aurais peut-être réussi à le convaincre que le Beau pour tous est un combat de gauche, une lutte qui mérite d'être menée. Et pour l'instant ma bonne Arlette, on en est loin. Pourtant, le parfum est partout. Trop et mal. Ce n'est plus franchement inaccessible mais c'est de plus en plus cheap. La faute probablement au manque d'éducation, d'instruction. On peut aller sentir des merveilles dans les grands magasins, voire les ramener chez soi, mais si personne ne vous y éduque, vous prendrez les vessies pour des lanternes et One Million pour Jicky.

La National Gallery est un musée gratuit, mais qui y va? Dit-on seulement à tout le monde qu'il y a là des extases esthétiques en libre accès? (Je choisis cet exemple Parce que j'envie profondément les londoniens de pouvoir aller au musée gratuitement, qui plus est, pour aller voir l'un des tableaux que je préfère au monde: les époux Arnolfini de Van Eyck.) ne mettons pas tout sur le dos de l'école qui fait ce qu'elle peut et qui n'a pas non plus à TOUT faire. 

Pour le parfum, rien. En guise d'éducation, nous avons la pub et des vendeuses payées a la commission, des marques pas souvent bien intentionnées qui ne voient en nous que des cochons payeurs, des vaches à lait... Si ça, ça ne donne pas des envies de révolte, que vous faut-il?

Bref, oui, je suis très content d'être né le premier mai et je pense que le beau pour tous est une idée à suivre, un but à poursuivre.